Le Premier ministre et président en exercice de l'UE, Costas Simitis, a adressé jeudi un message écrit à la Nation, intervenant pour la première fois depuis les remous politiques provoqués par des accusations de l'éditeur du journal ''Avriani'' notamment contre un membre du gouvernement et le climat tendu qui prévaut depuis quelques semaines sur la scène politique grecque.
Dans son message, le Premier ministre, met l'accent sur la politique étrangère et le rayonnement de la Grèce à l'occasion de la Présidence semestrielle de l'UE. M. Simitis a mis en avant la visite à Athènes du Premier ministre japonais, Junichiro Koezumi, et la reprise du nouveau cycle de contacts de la Présidence grecque de l'UE après les fêtes de Pâques, qui devrait le conduire dans les capitales européennes. ''La priorité immédiate du gouvernement est d'une part de remplir ses obligations en tant que présidence de l'UE'', écrit M. Simitis, rappelant que ce rôle, pour la défense des intérêts nationaux, ''renforce le prestige de la Grèce et multiplie les capacités du pays''.
M. Simitis s'interroge dans sa lettre sur la coïncidence, sans doute non délibérée de ce climat sur fond de scandales sur la scène politique, avec les moments les plus importants que sont pour la presidence grecque, l'adhésion de Chypre à l'UE et la signature du Traite d'adhésion des dix nouveaux Etats membres à Athènes.
''Je ne céderai pas aux pressions'', écrit M. Simitis, rappelant que son gouvernement a pris position nette contre la corruption et l'a démontré à plusieurs reprises. ''Nous voulons partout et toujours la transparence'', a ajoute le chef du gouvernement, avant d'avertir que ''nous ne pardonnerons pas qu'il s'agisse d'un ami, d'un collaborateur ou d'un tiers (...), mais nous ne condamnerons pas sur base de soupçons, de dénonciations sans preuves et de chantages exagérés''.
En conclusion, M. Simitis a annoncé qu'à la fin du semestre de la présidence grecque de l'UE, le 30 juin, il annoncera les prochains objectifs de son programme gouvernemental et les propositions de modernisation du système politique. En direction de ceux qui attendaient des élections anticipées, il a confirmé que le ''but ferme reste les élections législatives au printemps 2004''.
Le gouvernement de M. Simitis a été la cible d'attaques répétées ces dernières semaines de la part d'Avriani, un tabloïde connu pour se targuer de "révélations" et de "scandales qui font trembler les gouvernements" au point qu'il a donné son nom au phénomène d'"avrianismos". Ses tirs, cette fois, visaient le ministre de la Presse Christos Protopapas, accusé notamment de collusion d'intérêts avec Thanassis Athanassoulis, le patron de la société Altec, important actionnaire du consortium qui a bénéficié du marché de la sécurité des Jeux Olympiques, qui aurait financé la campagne électorale de M. Protopapas. D'autres ministres, des députés ou des cadres du Pasok sont accusés de jeux spéculatifs à la Bourse d'Athènes de la part des cadres du Pasok, des pots de vins autour des marchés des Jeux Olympiques, etc.
Un premier fusible avec la démission du ministre délégué de l'Ordre Public Evangelos Malesios, accusé de bénéficier d'une villa luxueuse de la part de M. Athanassoulis, la semaine avant Pâques, n'avait pas suffit à assainir l'atmosphère ; bien au contraire, passées les fêtes, les publications se sont intensifiées touchant des proches collaborateurs du Premier ministre. Le climat n'a pas été arrangé davantage par les disputes internes entre barons du parti socialiste au gouvernement et candidats à la succession du Premier Ministre.
i-GR/ANA