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Conseil Européen de Séville : Grèce qui signe, Turquie qui gagne

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Από iNFO-GRECE,

Malgré la satisfaction affichée en Grèce, finalement, le Premier Ministre M. Simitis a bien résumé les résultats du Conseil européen qui avait lieu les 21 et 22 juin à Séville : pas de progrès mais des "acquis importants". La Turquie en revanche apparaît être le gagnant du sommet en se voyant proposée le calendrier - tant attendu - pour son adhésion à l'Union Européenne. L'art de l'inflexibilité qui paie.

La Grèce y jouait le risque des bloquer les accords Union Européenne - OTAN sur la Politique commune de Sécurité et de Défense laquelle doit donner jour à la future armée européenne. Cet accord porte sur la possibilité de la force Européenne à utiliser les moyens de l'OTAN. La Turquie, membre de l'Otan mais pas de l'Union Européenne, avait exigé à être consultée en pareils cas, ce qui la plaçait en arbitre de l'action européenne dans la région, une situation que la Grèce ne pouvait accepter.

La position grecque s'est raidie d'un cran lorsque pour contourner les obstacles turques, les diplomates américains et britanniques ont signé un accord avec la Turquie stipulant qu'en aucun cas la force de défense européenne ne serait utilisée contre un allié de l'OTAN. Cela mettait la Turquie à l'abri d'un possible recours de la Grèce ou de Chypre à la force européenne ; Chypre devant prochainement intégrer l'Union Européenne sous les menaces d'annexion de la partie nord par la Turquie.

Souvent en retard pour réagir, la Grèce s'est trouvée prise de court et ne disposait plus d'autre recours que de faire valoir son droit de veto pour que le texte américano-britannique ne soit pas validé par l'Union Européenne. Le sommet de Séville étant la dernière chance de négociation.

La Turquie de son côté bien à l'abri du texte américano-britannique considérait que le sujet était clos et a fait savoir qu'il n'y avait plus rien à discuter. C'est ce qu'elle a d'ailleurs montré à Séville. La Grèce est bien parvenue à un accord avec l'Union Européenne portant notamment sur trois points : l'annulation du caractère autonome de l'accord américano-britannique avec la Turquie et sa re-discussion dans le cadre communautaire, le principe de réciprocité des rapports UE-OTAN et l'exclusion des pays tiers à la prise des décisions de l'Union Européenne sauf invitation expresse à l'unanimité des pays-membres.

Le Premier ministre espagnol José Maria Aznar, devait présenter ce compromis au président turc Ahmet Necdet Sezer et à son ministre des Affaires étrangères Ismail Cem, mais il a reçu une fin de non recevoir.

Il n'empêche, la Turquie grâce à son intransigeance a réussi à se glisser une fois de plus dans les affaires européennes comme un interlocuteur incontournable alors même qu'elle est loin de voir la porte de l'UE s'ouvrir. Elle arrive même à faire de l'ombre aux adhérents imminents qui sont Chypre et Malte, et aux autres pays de l'Europe de l'Est qui font la course pour satisfaire aux conditions de convergence.

Afin d'amadouer la raideur turque et aboutir à un compromis, le ministre espagnol des Affaires étrangères Josep Pique a accédé à la demande de la Turquie déclarant que l'Union européenne pourrait fixer une date pour l'ouverture de discussions officielles sur l'adhésion d'Ankara à l'UE avant la fin de l'année. Malgré la protestation du Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen rappellent qu'il est trop tôt pour proposer un calendrier pour l'adhésion de la Turquie, tant qu'un minimum de critères ne soient remplis, notamment en matière de démocratie et de droits de l'Homme, la proposition espagnole a fait son entrée dans les conclusions du Conseil européen où il est mentionné que " Le Conseil européen se félicite des réformes qui ont été approuvées récemment en Turquie. Il encourage et soutient pleinement les efforts consentis par ce pays pour se conformer aux priorités définies dans son partenariat pour l'adhésion. La mise en œuvre des réformes politiques et économiques requises améliorera les perspectives d'adhésion de la Turquie selon les mêmes principes et critères que ceux appliqués aux autres pays candidats. De nouvelles décisions pourraient être prises à Copenhague quant à l'étape suivante de la candidature de la Turquie ".

De même, concernant Chypre, " L'Union européenne prendrait en considération les conditions d'un règlement global dans le traité d'adhésion, conformément aux principes qui sous-tendent l'Union européenne: en qualité d'État membre, Chypre devra parler d'une seule voix et veiller à l'application correcte du droit de l'Union européenne. L'Union européenne apporterait une contribution financière substantielle en vue de soutenir le développement de la partie septentrionale [ndlr : communautés musulmanes du nord occupé par la Turquie] de l'île réunifiée".

Il est vrai que l'Espagne tenait à clore ce chapitre à quelques jours de la fin de sa présidence des affaires étrangères de l'UE. C'est loin d'être le cas, et alors même que c'est la Grèce qui prend la charge des affaires étrangères européennes à partir du 1er juillet, la Turquie ne cesse de rappeler l'éventualité d'un "épisode chaud" si ses "intérêts" dans la région étaient menacés. Aucun risque donc si ce n'est que pour la Turquie le domaine d'exercice de ces "intérêts" déborde le cadre de sa souveraineté géographique.

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