faut il donner sa chance à la turquie?

Bonjour Irène,

Effectivement, cet article est très intéressant. J'ai toutefois été assez choqué par l'évocation du référendum sur le plan Annan, ratifié au nord et rejeté au sud. Dans cet article, il n'est mentionné nulle part que le fameux plan Annan n'était pas très juste à l'égard des chypriotes (grecs), c'est le moins que l'on puisse dire. Et maintenant, ce seraient eux les responsables de l'échec de la réunification ?
C'est oublier un peu vite la différence de traitement des 2 communautés de part et d'autre de la ligne "verte". Comme l'a souligné Panos à plusieurs reprises, les chypriotes turcs ont beaucoup plus de droits au sud de l'île que les chypriotes grecs au nord ! Donc les efforts de réunification sont bien à mettre au crédit des chypriotes grecs, et non l'inverse.

Quant à la question de fond, c'est-à-dire s'il faut donner sa chance à la Turquie : bien sûr qu'il faut lui donner sa chance. Mais depuis 40 ans, elle a eu moultes occasions de normaliser ses relations avec ses voisins. Je crois que ce n'est pas tellement à l'Europe de donner sa chance à la Turquie (elle l'a déjà fait tant de fois), c'est plutôt à la Turquie de saisir ces occasions de faire enfin la paix.
Enfin, un dernier point m'étonne beaucoup : il me semblait que le respect des droits de l'homme en Turquie faisait partie des exigences européennes... Alors comment se fait-il qu'il y ait toujours là-bas des gens en prison pour le simple motif qu'ils ont écrit des livres sur le génocide arménien, par exemple ?
Est-ce que l'Europe se préoccupe vraiment du respect de ces critères ? Ou plutôt veut-elle récupérer un marché économique très important, une puissance militaire et géo stratégique considérable ? Auquel cas, tous ces débats qui ont lieu aujourd'hui sur l'entrée de la Turquie ne sont-ils pas vains ? La décision d'intégrer la Turquie n'a-t-elle pas déjà été prise, quoi qu'en disent la plupart de nos représentants politiques ? Je me pose vraiment la question.
Quels sont vos avis là-dessus ?