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Résurgence du terrorisme en Grèce ?

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Soumis par Philippe le
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Quel magnifique tableau de chasse d'une poignée d'extrémistes en Grèce : Un policier chargé de la protection d'un témoin lors d'un procès, le responsable de la sécurité du ministre de l'intérieur, une famille pakistanaise qui faisait les poubelles, un journaliste, quelques policiers mitraillés à la kalachnikov, 3 employés de banque brûlés vifs dont une femme enceinte, quelques doigts perdus des employés de la poste… Et bien sûr une mauvaise image de la Grèce perçue comme pays corrompu, en proie à la violence et aux émeutes, s'enfonçant dans une crise économique sans fin.

Malgré tout on est loin d'un retour aux "années de plombs" de 1970-1980 en Europe, où les terroristes d'extrême-gauche, financés par le KGB, la STASI et divers services secrets de pays arabes ou socialistes, ou d'organisations pro-palestiniennes, avaient pignon sur rue. On leur déroulait le tapis rouge. Armes et dollars circulaient abondamment par valises diplomatiques.
Même les pays visés par les attentats préféraient souvent amnistier les terroristes. La presse avide de sensationnalisme et de situations manichéennes les encensait souvent.
Leur idéologie, en général le marxisme -y compris pour les organisations arabes (Parti Baas, FPLP), justifiait les actions les plus sanglantes. Leur but était de mettre l'occident à feu et à sang.
Mais il n'y avait pas que de l'idéologie, loin de là. Les gouvernements dictatoriaux se servaient d'eux pour éliminer leurs opposants politiques ou pour organiser des attentats contre les pays rivaux, par exemple quand il y avait des antagonismes entre pays arabes sur le prix du pétrole.

Depuis la chute du bloc soviétique, ces mercenaires idéologiques ne sont plus financés par personne. Leur combat est perdu. Ceux qui ne sont pas morts ou emprisonnés ont disparus dans la nature, voire se sont repentis. (Al Qaida et les extrémistes musulmans actuels ne sont que très vaguement issus de ces mouvements. Il s'agirait plutôt d'une conséquence du choc des cultures issu de la mondialisation. La haine de "l'autre" qui en résulte, ainsi que la crainte que les idées occidentales corrompent le mode de vie musulman).

En Grèce, le "17 Novembre" est démantelé mais quelques uns tentent de prendre la relève.
Ils sont certainement manipulés, vu le jeune âge de certains, par des idéologues plus matures. Ils sont isolés. Plus personne ne les finance ou ne les soutient, donc ils doivent braquer des banques pour trouver des fonds. Ils ne sont probablement qu'une petite poignée dans toute la Grèce. Leur idéologie n'est visiblement plus qu'un ramassis de ce qui reste du socialisme, mêlé à l'anarchisme, où tout représentant de la société actuelle est un ennemi à abattre (Politique, flic, journaliste, avocat…)
Mais ce qui les nourrit encore c'est une certaine presse nostalgique, l'indifférence ou la complaisance de certains médias ou politiques.

Je suppose que beaucoup de jeunes ignorants sont plus ou moins attirés par ces actions. Il s'agit en général de la jeunesse dorée athénienne. Ces étudiants qui restent des années en faculté, parce que le système le leur permet, sans suivre les cours ou très peu. Nourris et logés par leurs parents à Exarchia, le quartier à la mode des fils de bonnes familles grecques, ils s'ennuient et jouent au révolutionnaire.

Il faut toujours rester vigilant et condamner, au moins en paroles, l'extrémisme. C'est la seule manière d'agir à notre niveau. Vous savez quoi, on est en démocratie ! On peut être communiste, marxiste, même anarchiste, tout ce qu'on veut… Mais on n'obtient rien en tuant pour imposer ses idées politiques.

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