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12 mai 1992, mort du poète Nikos Gatsos.

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Soumis par Th. Efthymiou le

Le 12 mai 1992 meurt le poète Nikos Gatsos.
Il naquit le 8 décembre 1911 (pour d’autres le 30 avril 1915 …) à Chania Phrangovryssis (Katô Asséa) en Arcadie, où il sera inhumé.

L’Arcadie était le royaume mythique de Lykaôn l’impie, fils de Pélasgos le premier homme qui vécut en Arcadie, qui sacrifia un de enfant et en offrit la chair à table à Zeus, venu le visiter grimé en paysan ( Lykaôn voulait savoir si e paysan était un dieu). Le roi des dieux et des hommes, d’horreur le foudroya avec ses fils (ou le transforma en loup) sauf son dernier fils Nyktimos, sauvé par Gaia-la terre, qui lui succèdera sur le trône…

Nikos Gatsos y reçut son enseignement primaire. L’enseignement secondaire lui fut prodigué à Tripolis. Il s’y ouvrit à la littérature et à l’autoenseignement du français et de l’anglais. Etudiant en lettres, par la suite, à Athènes à l’Ecole de Philosophie de l’Université, il y approfondit ses connaissances de Palamas, de Solômos, de la poésie et des chants populaires tout en faisant connaissance des nouvelles orientations de la poésie européenne. Il fut reçu dans les cercles littéraires de la capitale, commençant à publier de petits poèmes de facture classique et s’essayant à la critique littéraire (p.ex. pour Kôstis Batsias, Myrtidiôtissa, Kastanakis).

En 1943, en pleine guerre et sous la triple occupation, il publia les 308 exemplaires (20 pages …) d’ "[i]Amorgos[/i]", étape marquante de la poésie hellénique contemporaine. Ce fut son seul livre, expression majeure, insurpassée, du surréalisme en Grèce. Ce long poème aurait été écrit en une nuit, en écriture automatique. Il se trouve ainsi parmi les surréalistes grecs : Rantos, Elytis, Empirikos, Engonopoulos. L’œuvre sera très débattue puis rapidement reconnue, admirée, rééditée.
Gatsos publiera encore trois œuvres : « [i]Elégio[/i] » (1946), « [i]O Hippotis kai o Thanatos[/i] » (le Chevalier et la Mort) (1947), « [i]Tragoudi tou paliou kairou[/i] » (Chant du temps ancien) dédié à Séphéris (1963). Il écrira nombre d’études et commentaires sur la poésie.
La Grèce libérée, il travailla comme traducteur à l’Anglo-Greek Review, et à la Fondation nationale de radiophonie

Mais surtout il commença à écrire des textes de chansons sur la musique de Manos Chatzidakis, (et les chansons du film America, America ! d’Ilia Kazan) inaugurant une période très féconde et brillante de la chanson grecque, avec des interprétations faisant date : [i]Athanassia, Tis gis to chryssaphi, Rébétiko, Archipélagos, Pirès to mégalo dromo, Laïki agora, Mikri Rallou, Mia glôssa’ mia patrida, An thymithis t’oniro mou, Chartino to phengaraki, etc[/i].
Il en sera de même ensuite avec d’autres excellents compositeurs comme Théodôrakis, Xarchakos (film « Rébétiko »). Moutsis, Kélaïdonis, Chalaris etc.
Son œuvre et son amitié durèrent jusqu’à sa mort avec son groupe d’amis : Chatzidakis, Elytis, Tsarouchis, Bostantzoglou, et Argyrakis, Ses traductions de pièces de théâtre sont devenues des classiques, de même que celles de poètes : Lope de Vega, Lorca « Noces sanglantes », Genêt, Tennessee Williams « Un tramway nommé désir » O’Neel, O’Casey, Strinberg « Le père », etc.

Nikos Gatsos est un des poètes populaires de la langue grecque, au sens le plus noble du qualificatif. Sa poèsie trouva des musiciens sensibles et féconds et est chantée par tout son peuple.