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11 juin 1917, Constantin Ier de Grèce se soumet à l'ultimatum de Jonnart

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Soumis par Th. Efthymiou le

A la fin du mois de V 1917 les Alliés exigent de la Grèce des garanties pour à la sécurité de l'armée d' Orient, à Thessaloniki depuis le 5 X 1916, bombardée par l'aviation allemande en XII 1916. Les Bulgares ont repris la Macédoine orientale et emprisonné l'armée grecque de Kavala. En août 1916, Vénizélos a créé le Comité de Défense nationale, et s'est rangé au côté de l' Entente. 40 000 soldats grecs et 11 navires de guerre sont mis à la disposition du méprisant général Sarrail, et sont engagés, mais sous les ordres de Anglo-Français. Le sud du pays est soumis au blocus allié, il y a des heurts sanglants à Athènes, ce qui accroît la haine e l' Entente contre le roi.

[ [i]Le 15 III le csar Nicolas II a abdiqué, après la "Révolution de février". Il ne souhaitait pas l'entrée en guerre de la Grèce avec les Alliés, voulant toujours Constantinople et les Détroits pour la Russie. Le 6 IV la Chambre des Représentants à Washington a voté, après le Sénat, la guerre contre l'Allemagne, après que Wilson ait proposé en janvier une "paix sans victoire". Le 28 V, il y eut les mutineries dans deux régiments d'infanterie après la sanglante (et inefficace) affaire du Chemin des Dames, de Nivelle: 25 fusillés[/i].].

Pour éviter une action (peut-être discordante) de leurs représentants les Alliés donnent pleins pouvoirs à Charles Célestin Jonnart (1857-1927). Le Général Sarrail et l'amiral Gauchet fourniront l'appui militaire sur terre et sur mer.
M. Jonnart arrive le 7 VI 1917 à Salamine, s'installe sur la [u]Justice[/u]. Le 10 VI sa décision est prise: il lance au gouvernement hellénique un ultimatum exigeant l'abdication du roi Constantin Ier de Grèce, dans les 48 h.

[[i]On lui reproche d'être le beau-frère du Kaiser Guillaume II. Constantin veut la Grèce neutre après les deux Guerres balkaniques, victorieuses, en 1912 et 1913, qui avaient presque doublé l'étendue du pays, avec la Macédoine et Thessaloniki, l' Epire du sud et Iôannina, et les grandes îles égéennes. Vénizélos avait proposé, avec l'accord du roi, à l' Entente de mettre à disposition les forces grecques, sur terre et sur mer. Les Anglais refusèrent, qui voulaient l'alliance de la Turquie (elle s'alliera à l' Allemagne le 28 X 1914) et de la Bulgarie (en lui promettant la Macédoine), ennemis de la Grèce[/i]].

Les mesures militaires sont prises pour occuper le Pirée, Athènes et le canal de Corinthe.
Le 8 et 9 VI , 13.300 hommes, 3.600 chevaux, embarquent à Thessaloniki sur quatorze transports, en quatre convois, un pour Corinthe, trois pour le Pirée. Dix torpilleurs les escortent.
L'occupation de l'isthme de Corinthe, pour empêcher l'intervention des troupes grecques du Péloponèse, avant l'expiration de l'ultimatum de Jonnart au roi Constantin, se fait par deux débarquements simultanés. A l'ouest, l'opération est conduite par le [i]Jules Michelet[/i] et le [i]Victor Hugo[/i]. Ils mouillent à Corinthe le 11 juin à 02 h., et débarquent deux compagnies de Sénégalais.
La même nuit la [i]République[/i] et le [i]Latouche-Tréville[/i] mouillent à l'entrée est du canal. Ils y rejoignent quatre vapeurs chargés de troupes, venus de Thessaloniki. Dans la journée, le débarquement de l'infanterie est effectué. Le 12, tout le matériel suit à terre. Des deux côtés la surprise est complète.
Le matin du 11 VI, dix transports de troupes et leurs huit torpilleurs d'escorte venus de Thessaloniki jettent l'ancre à Salamine, rejoignant des cuirassés et des croiseurs alliés.
Tout est prêt pour occuper le Pirée. Mais ce déploiement des forces alliées a suffi.
Le roi Constantin voulant éviter des effusions de sang et des destructions, s'incline.
L'amiral de Gueydon renonce à s'emparer des bâtiments grecs. L'amiral Biard chargé de les surveiller n'interviendra que s'ils font "acte d'hostilité".
Le 12 au matin, la [i]Vérité[/i] et la [i]Justice[/i] s'embossent pour tirer sur Athénes. Tous les navires sont prêts. Les torpilleurs et les canonnières croisent devant le Pirée et en baie de Phalère. Le bombardement du port du Pirée et de la capitale commencera à midi, heure fixée pour l'expiration de l'ultimatum.
Le gouvernement grec accepte les conditions françaises. Le roi Constantin abdique.
Il s'embarquera le 14 VI à Chalkis, en Eubée, sur un navire grec qui le conduit à Brindisi. La traversée sera escortée de deux torpilleurs français.

Le roi Constantin Ier est remplacé, après accord des Alliés, par le roi Alexandre, son deuxième fils, âgé de 23a.. Il choisit Elefthérios Vénizelos pour Premier ministre. Les navires de la flotte de guerre hellénique, qui avaient été arraisonnés et gardés en 1916 sont alors rendus à la Grèce
Le 16 VI, le blocus de la Grèce est levé. Le Général Sarrail occupe la Thessalie.

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