La dictature des colonels dure depuis 7 a. (v.21 IV et 24 IV 67). Depuis le "mnimossynon" de G. Papandréou l'effervescence croît. Le 14 XI,journée ensoleillée, 1500 étudiannts occupent l'Institut polytechnique, en pleine capitale.Ils déploient des banderoles: "Elefthéria-Psômi-Paideia" (liberté, pain, éducation), "une patrie libre, démocratique" etc. Un Comité d'étudiants de 13 des 15 grandes écoles se réunit. Leur radio émet dans tout Athènes. A Salonique et à Patras, ont lieu des faits analogues.
La population, en nombre croissant, s'assemble autour de l'Université. Le 15 le phénomène est très amplifié, et encore plus le vendredi 16.
Le pouvoir s'inquiète, s'affole. Dans la nuit du vendredi au samedi, alors qu'il y a un fort cordon policier, il envoie 10 chars d'assaut, avec 150 chasseurs de montagne (appelés). Les tankistes sont des soldats de métier, acquis aux colonels...
Des lacrymogènes sont utilisés. Les étudiants allument des feux pour en limiter les effets. Des coups de feu éclatent. Des victimes tombent dans la foule et chez les étudiants (il y aurait eu 50 à 60 tués et 3000 blessés. Je n'ai pu trouver de liste confirmative).
Le chef de la police somme les étudiants de quitter les bâtiments. Ils refusent et entonnent l'Hymne national. Ils crient aux assaillants:" nous sommes frères" (il semblerait que les appelés se soient abstenu, voire aient tenté de protéger les victimes des brutalités policières).
Un char, face au portail que les étudiants refusent d'ouvrir, tourne sa tourelle, pointe le canon à l'arrière (pour le protéger du choc), avance, défonce les battants. Sur un des piliers se tient, drapeau en main, Pépi Rigopoulou. Elle tombe. Les chenilles du char lui écrasent les jambes...La vie sauve elle témoignera plus tard au procès.
A la radio estudiantine les Athéniens entendent les détonations, les sirènes d'ambulances, les demandes de pansements. Des policiers iront prendre des blessés hospitalisés. Ceux qui sortent sont attendus, roués de coups même à terre et jettés dans des autobus sans soins. Au petit matin l'affaire cesse, faute de combattants...
Samedi, Papadopoulos ("président" auto-proclamé) déclare:"Les évènements des derniers jours ont démontré l'existence d'un complot des ennemis de la démocratie" (!!!). Il proclame la loi martiale. Markézinis, I°M (qui a cru "arranger" et "atténuer" la dictature en acceptant sa charge) a approuvé, sur place, la réaction policière.
Le tout a duré 70 heures. Maria Damanaki (qui avait le micro à Polytechnique), Mimis Androulakis, Kôstas Laliôtis et Stéphanos Tzoumakas, étudiants participants sont maintenant des politiciens élus.
Le 25 X Papadopoulos sera renversé par Iôannidis, à l'origine du drame non résolu de Chypre, l'été suivant.
17 novembre 1973 "To Polytechneion"
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