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La mort de Petros VII secoue la Grèce

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Balkans - RELIGION

La mort de Petros VII secoue la Grèce
ANGÉLIQUE KOUROUNIS

Mis en ligne le 13/09/2004
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Le numéro deux de l'église orthodoxe n'a pas survécu à un accident d'hélicoptère. Il se rendait pour la première fois au Mont Athos.
Le Premier ministre grec demande une enquête et accepte la démission d'un général de l'armée de l'air.

CORRESPONDANTE EN GRÈCE

La Grèce et le monde de l'orthodoxie sont en deuil. Le patriarche d'Alexandrie et de toute l'Afrique Petros VII est mort dans un accident d'hélicoptère en Mer Egée, samedi en début d'après midi, avec onze de ses plus proches collaborateurs dont son frère Georges Papapetrou, cinq membres d'équipage et l'évêque de Madagascar.

Petros VII se rendait pour la première fois au Mont Athos (nord-est), une république théocratique semi-autonome interdite aux femmes et haut lieu de pèlerinages religieux.

Si, de source militaire et ministérielle, on exclut la thèse de l'attentat, on ignore encore les circonstances de l'accident. L'hélicoptère, un Chinook de l'armée de terre, était neuf, l'équipage était parfaitement entraîné pour le transport de hauts dignitaires et les conditions atmosphériques, idéales.

Une démission forcée

On ignore également pourquoi, alors que l'on a perdu le signal radar de l'hélicoptère à 11 heures, ce n'est que deux heures plus tard que le Premier ministre grec Kostas Karamanlis, a été informé de la tragédie, provoquant la colère de celui-ci.

Du coup, le ministre de la Défense a demandé et obtenu la démission du lieutenant-Général de l'Armée de l'air Panagiotis Papanicolaou alors que la sienne a été refusée par le chef du gouvernement.

Une enquête ministérielle pour déterminer tant les causes de l'accident que les retards des opérations de sauvetage et les défaillances de l'Etat est en cours. Les recherches en mer, menées à l'aide d'un important dispositif militaire, se poursuivaient dimanche pour tenter de retrouver les corps de huit occupants de l'hélicoptère, après la découverte de neuf corps, dont celui du patriarche, depuis samedi soir.

Petros VII était le numéro deux dans la hiérarchie orthodoxe juste après le Patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholome I, chef spirituel de plus de 400 millions d'orthodoxes dans le monde dont il était un proche collaborateur.

Amoureux de l'Afrique

Né à Chypre en 1949, Petros VII découvre sa vocation très tôt. Il entre au séminaire à l'âge de 12 ans. Diacre à 20 ans, ordonné prêtre à 29 ans, il sera à 48 ans le plus jeune patriarche du monde orthodoxe à la tête d'un continent qu'il connaît bien, l'Afrique, puisqu'il a été nommé tour à tour à Johannesbourg, au Cameroun et qu'il est rattaché au clergé d'Alexandrie, en Egypte, dès l'âge de 21 ans.

Parlant parfaitement l'arabe et l'anglais, Petros VII a fait découvrir aux Grecs l'Afrique qu'il aimait tant, et qu'ils ignoraient totalement. Les médias grecs le montraient souvent d'ailleurs dans ses différentes missions.

«C'était un homme de dialogue», a déclaré Monseigneur Emmanuel, ancien Evêque de Bruxelles et actuel Métropolite de France. «C'est une grande perte pour l'Orthodoxie. Il était accepté par toutes les églises et courants religieux en Afrique. C'était un homme jeune, un homme de terrain et son travail était reconnu et respecté par tous».

Minute de silence

Convaincu de la nécessité du dialogue interreligieux, il avait activement participé à toutes les tentatives de rapprochement oecuménique du Patriarcat de Constantinople en Turquie avec le Saint-Siège,

. «Sa jeunesse, sa vision avaient donné un nouveau souffle au Patriarcat», ont indiqué ses collaborateurs du Phanar, profondément choqués.

Le Premier ministre grec a annulé dimanche soir le dîner offert à l'occasion de sa rentrée politique à Thessalonnique, à 130 kilomètres du lieu de l'accident et tout le gouvernement a suivi une minute de silence avant son discours inaugural.

Le Patriarcat d'Alexandrie fondé en l'an 42 par Saint-Marc, est l'un des plus anciens au monde avec celui d'Antioche et de Rome. Il est un patriarcat clé pour toute la politique religieuse en Afrique et au Moyen-Orient.

© La Libre Belgique 2004

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Brigitte

... Même si ce n'est pas ma religion (je suis Française et baptisée en tant que catholique), je présente mes plus sincères condoléances à tous les Grecs, qu'ils soient en France ou ailleurs sur la planète. Je suis croyante à ma façon, et c'est toujours triste quand un père spirituel disparaît, quelle que soit la religion concernée.

Filakia - Brigitte.

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Thu, 09/16/2004 - 11:10 Permalink