La crise de Schengen est encore un théâtre d'ombres, mais tout porte à croire qu'elle mène comme en 2015 à un choc frontal entre Athènes et Berlin. Sur les réfugiés comme pour l'euro, la Grèce est menacée d'exclusion du club, parce qu'elle ne joue pas le jeu. Là s'arrête la comparaison: cette fois, le défi dépasse de loin le respect scrupuleux des règles.
L'Union européenne, quand elle est dans l'ornière, trouve souvent dans ses traités une «procédure» pour gagner du temps, retarder les choix ou obscurcir le débat. Depuis un an, la Grèce s'est imposée, loin devant l'Italie, comme la principale porte d'entrée des migrants dans l'espace Schengen: 851.319 nouveaux arrivants en 2015 d'après le HCR, dont 57 % de Syriens en droit d'invoquer le statut de réfugié de guerre - même si la proportion a faibli ces dernières semaines -, ...