Le « non » a une signification particulière dans l'inconscient collectif grec. Ce « non » (??? en grec moderne, prononcez « ochi ») rappelle immanquablement celui prononcé le 28 octobre 1940 par le dictateur grec Ioannis Metaxas, au pouvoir depuis 1936, à l'ambassadeur italien Emmanuele Grazzi. Un « non » qui fit entrer la Grèce dans une guerre terrible, mais redonna une fierté perdu à un peuple déchiré par la terrible défaite contre la Turquie en 1922.
La frustration du Duce
Ce « non » est d'abord le fruit d'une frustration. Celle de Benito Mussolini qui ne supportait pas de jouer les seconds rôles dans l'Europe qui a suivi la défaite de la France face à l'Allemagne en mai et juin 1940. Le Duce veut sa part de gâteau et ne se satisfait pas de l'occupation des Alpes Maritimes. Après avoir conquis l'Albanie en 1939, il lorgne sur la Grèce pour contrôler la Méditerranée orientale. Le 4 octobre 1940, il soumet son projet à Adolf Hitler qui le rejette. Le Führer nazi a déjà en tête son offensive prévue en mars contre l'URSS. Il doit arriver à Moscou avant l'hiver.
L'ultimatum du 28 octobre
Mais le Duce n'en fait qu'à sa tête, il met Berlin devant...