Le scénario de sortie de la Grèce de l'euro est depuis deux ans estampillé «Grexit» par les Anglo-Saxons. Mais l'événement serait tellement dévastateur que les marchés n'y croient pas réellement: la preuve, l'euro fluctue mais ne s'effondre pas. Autrement dit, la Grèce et le reste de la zone euro seront suffisamment raisonnables pour trouver un accord et éviter le pire, pense-t-on. Sauf accident. Et cela s'appelle alors le «Grexident», un mot-valise - Grèce, exit, accident - comme les aiment les Germaniques et qui circule depuis quinze jours dans la presse allemande et autrichienne. Une possibilité que n'écartait pas, mardi, un haut responsable de la Commission européenne.
L'un des scripts les plus précis de Grexit est celui des consultants de Capital Economics qui ont reçu le «Wolfson Prize», un prix londonien créé spécialement pour récompenser les initiatives «de démantèlement sans risques de l'euro». Selon Capital Economics, qui vient de réactualiser son étude, le Grexit entraînerait de facto le retour de la drachme. «Cela prendrait six mois pour imprimer les billets et frapper les nouvelles pièces, mais l'euro pourrait continuer d'être utilisé de façon intérimaire...