Décidées dans l'urgence, les politiques d'austérité adoptées en Grèce ont eu des conséquences très négatives sur les droits humains et les libertés fondamentales dans ce pays. Eclairage en compagnie d'Elena Crespi, coordinatrice d'un rapport fouillé rédigé suite à une mission d'enquête menée par la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l'homme) et sa branche hellénique.
Quelles sont les violations des droits fondamentaux les plus marquantes que vous avez pu observer sur le terrain ?
Difficile de choisir. Nous avons observé vraiment énormément de restrictions et de violations de ces droits dans plusieurs domaines. Pas seulement les droits économiques et sociaux, mais aussi les droits civils et politiques. On peut citer le cas de la répression violente des manifestations qui n'ont pas fait l'objet de poursuites judiciaires ou encore des atteintes à l'indépendance des médias. Mais les exemples qui nous ont vraiment frappés sont liés au secteur de la santé. Nous avons recueilli de nombreux témoignages très choquants. Les coupes budgétaires imposées par le gouvernement pour répondre aux exigences de la troïka - qui rassemble la Banque centrale...