De notre envoyé spécial
Athènes tardait à se réveiller dimanche, jour d'un scrutin législatif historique qui pourrait amener Syriza, la coalition de la gauche radicale, au pouvoir en Grèce, et conduire à une crise au sein de l'Union européenne. Traditionnellement, les bureaux de vote se remplissent l'après-midi, et dans la matinée ils étaient peu nombreux à prendre le chemin des urnes.
Parmi les plus importants centres de votes d'Athènes, l'école primaire Ioustinanou, en centre-ville, a vu arriver les premiers électeurs vers 9 heures. Euripide, qui confiait ne pas avoir toujours voté, jugeait le «moment important», et venait d'accorder son suffrage à la liste centriste Potami, «parce qu'il y a des gens bien dessus». Maria avouait aussi avoir fait le même choix, «afin d'équilibrer le gouvernement», dont elle ne doutait pas qu'il serait formé par Syriza.
À l'opposé, Démosthène, un quadragénaire sec et guindé, avouait sans barguigner son vote pour Aube dorée, la formation néo-nazi, dont tous les dirigeants sont actuellement en prison pour «appartenance à une organisation criminelle». «J'ai voté pour les nationalistes, parce que c'est injuste qu'ils soient...