Depuis mardi dernier 4 mai, Sakis Rouvas se trouve à Istanbul - ville qui accueille cette année le concours de l'Eurovision - où il se prépare activement en vue de l'échéance ultime qui aura lieu le 15 mai, une demi-finale ayant lieu trois jours plutôt. C'est le beau Sakis qui va défendre cette année les couleurs de la Grèce dans la capitale turque avec une chanson internationale « Shake it ». Mais Sakis, dont la désignation en Grèce a fait couler beaucoup d'encre noire (et aussi rouge dans les articles sanglants), ne se limite pas qu'à la chanson et sait se faire remarquer chez les voisins Turcs. Interviews dans la presse turque, visite chez le Patriarche orthodoxe, etc.
« Shake it » est déjà un tube en Grèce. La musique est de Nikos Terzis, les paroles de Nektarios Tyrakis mais c'est surtout la chorégraphie de Focas Evangelinos qui pourrait éblouir le jury de l'eurovision. Ne l'oublions Sakis est aussi un danseur et une bête de scène.
Mercredi, Sakis a fait sa première répétition sur la scène de la salle où aura lieu le grand concours. Après quoi, vêtu de son tee-shirt de drapeau grec en strass sur fond blanc, il a donné une interview à CNNTurk avant de rendre visite au Patriarche Ocuménique Bartholomé 1er, alors que ce dernier est en conflit avec l'église de Grèce et l'archevêque d'Athènes Christodoulos, le plus grand conflit jamais connu dans les relations entre les deux autorités de l'orthodoxie hellénique. Mais le mystère reste entier sur les raisons de l'annulation de sa conférence de presse officielle prévue juste après la répétition.
La procédure de sa désignation lors d'un concours nationale organisé par la chaîne nationale publique ERT, a fait l'objet de beaucoup de soupçons quant à sa régularité et la sincérité. L'ERT a été accusée d'avoir organisé un concours dont le gagnant était connu d'avance faisant alors des millions des Grecs qui téléphonaient sur un numéro surtaxé pour donner leur favori autant de dindons de la farce. Quoi qu'il en soit, si une partie de la presse grecque n'est pas très confiante dans la représentation de leur pays par le bel apollon et titrait ironiquement mardi « Sakis, zéro point ! », l'ERT est très fière de son candidat. Il est pour elle une grande star internationale, et elle n'est pas la seule à y croire. On se souvient de la tentative, l'année dernière, de ses producteurs de lancer Sakis en France avec un concert parisien - plutôt réussi, il faut dire - à l'Olympia. Cette année Sakis d'habitude à l'aise avec les vers en anglais, a sorti une chanson en français « Dis-moi !» C'est tout dire et il y aura certainement beaucoup à lui dire la semaine prochaine en Turquie à l'annonce des résultats d'Eurovision. Mais pour arriver là, il devra déjà réussir la demi-finale du 12 mai, la Grèce ne faisant pas partie des pays qualifiés d'office.
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