Il faudrait croire que deux grèves des consommateurs et les menaces de sanctions du gouvernement en septembre n'ont servi à rien tant il devient évident que le dérapage de l'inflation en Grèce n'est pas le fait d'une catégorie de commerçants mal intentionnés mais revêt un caractère structurel que les responsables avaient dénié jusqu'ici. Le dernier chiffre communiqué par le Service national des statistiques porte à 3,7% le taux de l'inflation pour le mois d'octobre contre 3,5% un mois plus tôt et contre 2,8% pour la même période en 2001.
L'indice harmonisé qui sert à la comparaison entre les pays de l'Union Européenne s'élève lui à 3,9% contre 3,8 en septembre. Le chiffre a surpris les analystes attendaient un taux entre 3,5% et 3,6%.
Principaux responsables du dérapage, le secteur de l'hôtellerie-restauration qui, malgré la crise du tourisme, a encore augmenté ses prix de 7,3%. Tout aussi peu normale, l'augmentation des prix de la nourriture et surtout des boissons non alcoolisées (4,1%) qui avaient déjà connu leur flambée durant l'été.
Tabacs et alcools ont augmenté de 6%. Les dépenses de santé (4,9%), des transports (2,9%) et du logement (3,6%) ont continué aussi à tirer les prix vers le haut. Quelle idée de se déplacer quand on peut téléphoner surtout que le secteur des communications est le seul à afficher des prix en baisse de l'ordre de 4,4% !
Les prix des loisirs et des activités culturelles ont augmenté de 3,6% et de 4,5% les services du groupe éducation, à cause notamment de droits des écoles privées, des séminaires de soutien scolaire (frontistiria) et des écoles des langues étrangères.
Les services et bien divers ont augmenté de 4%, la faute aux coiffeurs, aux produits d'hygiène personnelle et aux assurances automobile. L'habillement où, à l'approche de l'hiver, les prix des vêtements et des chaussures ont augmenté de 3,1%. Il est vrai qu'il a beaucoup plu en Grèce en octobre.