Le technicien du Club Méd, l'électricien Giannis Damarelis, a reçu un délai jusqu'à vendredi pour s'expliquer devant le juge chargé de l'enquête sur l'accident où un jeune parisien de 7 ans a trouvé la mort en se noyant dans la piscine du club samedi dernier. Damarelis qui a demandé à être protégé des équipes de télévision - ce qui lui a été accordé par le juge - a eu une altercation avec une équipe de reporters français qui tentaient de le filmer à son arrivée au tribunal. Les deux responsables français qui, absents au moment des faits, sont ennfin rentrés en Grèce devraient être également entendus par le juge Astrogerakas.
Damarelis avait été dès dimanche et accusé d'homicide volontaire. L'électricien grec était le seul technicien présent au Club alors que le directeur Grèce du groupe, Olivier Bergeret, et le technicien Alain Gilles chargé de l'entretien de la piscine se trouvaient en déplacement en France. Au siège du Club, on expliquait à iNFO-GRECE que le premier était en vacances, tandis que le second avait sa mère souffrante. Mais si on nous a affirmé que la direction du Club coopérait avec la police grecque pour élucider les circonstances du drame, nous n'avons pu obtenir d'explication sur le fait que, trois jours après le drame aucun des deux responsables n'était encore revenu à Athènes. M. Gilles serait doublement affecté apprenant le drame alors qu'il était au chevet de sa mère souffrante.
En France, la polémique se développe désormais autour de la responsabilité du groupe. Le Monde du 21 août, estimait que la noyade d'Athènes remet en cause la politique d'économie du Club Méd depuis l'arrivée de son nouveau PDG, Philippe Bourguignon, tandis que RTL rappelait qu'en juillet dernier un particulier avait assigné le Club devant le tribunal d'instance de Dijon pour un équipement de piscine estimé dangereux au village de Djerba (Tunisie). Aussi, des vacanciers du Club affirment avoir prévenu la direction de l'établissement depuis plusieurs jours d'un problème de fixage de la grille de protection de l'évacuation des eaux de la piscine qui a été à l'origine du déclenchement de l'évacuation automatique des eaux aspirant le jeune garçon. Le garçon autopsié lundi serait mort d'une "hémorragie interne" après avoir subi "un violent traumatisme au ventre", a indiqué le médecin légiste.
Devant le choc créé en France par l'annonce de la nouvelle qui a fait la une de tous les journaux télévisés, le groupe, dont le titre décrochait de plus de 4% à l'ouverture de la bourse de Paris lundi avant de limiter les dégâts par la suite, multiplie les réunions de crise et surveille étroitement ses commentaires. Le voyagiste français cherche avant tout à rassurer les vacanciers et les futures clients et annonce que dès dimanche "une inspection est en cours dans les quelque 140 piscines situées dans les villages du club".
Le groupe a également dépêché sur place une équipe de techniciens pour une enquête interne. On nous affirmait hier au siège parisien du Club qu'il ne s'agissait nullement de discréditer les techniciens ou les policiers grecs mais "seulement de mieux permettre au groupe de comprendre ce qui s'est passé". Le Club Méd Athénia, situé près de Marathon, à une quarantaine de kilomètres au nord-est d'Athènes, a été inauguré au printemps dernier mais beaucoup de ses installations datent d'une dizaine d'années ; le Club étant aménagé sur des structures existantes.