Le 19 XII 1797 (deux mois après le traité de Bonaparte à Campoformio), Rhigas Vélestinlis est arrêté par la police autrichienne à Trieste. À Campoformio, qui mettait fin à la guerre d'Italie, l'Autriche vaincue par les Français, a abandonné les Pays-Bas, les pays de son empire jusqu'au Rhin, et reconnaissait la République Cisalpine (italienne). Bonaparte, signataire du traité, lui avait laissé la rive gauche de l'Adige, avec Venise, l’Istrie, et la Dalmatie.
Rhigas Vélestinlis avait envoyé ses écrits à Antônios Koroniôs, commerçant grec à Trieste, et membre de la : « Patriôtiki Hétairia » (Société patriotique). Ce dernier était absent. Les écrits tombèrent entre les mains de son associé, Dimitrios Ikonomou, tratre à l'ami et à la Cause, qui les remit les autorités autrichiennes.
Rhigas Vélestinlis, qui parlait et traduisait le français, venait à Trieste rencontrer le consul de France. Le traité de Campoformio lui ayant probablement fait espérer que ce jeune général corse, issu des idées de la Révolution, et promu grâce à elle, pourrait libérer les peuples asservis de l’empire ottoman…
Après presque deux mois de prison, il sera envoyé le 13 II 1798, à Vienne, où il sera incarcéré avec ses compagnons de la Patriôtiki Hétairia. Ils sont :
Efstathios Argentis 31a, Antônios Koroniôs 27a,Kônstantinos Amiros 38 a, tous de l'île de Chios;
les frères Panagiôtis et Iôannis Emmanouïl 22 et 24a et Géôrgios Théocharis 39a (sujet autrichien) tous trois de Kastoria ;
Dimitrios Nikolidis 32a, d'Iôannina,
Théocharis Tourountzias 22a et Géôrgios Poulios 32a (sujet autrichien) tous deux de Siatista,
Iôannis Karatzas 31a de Lefkôssia, et
Andréas Massoutis 35a de Larissa. Ils étaient presque tous commerçants.
Rhigas et ses compagnons, sujets turcs, seront livrés par les Autrichiens au pacha de Belgrade en mai 1798... Il les fera étrangler, dans les cachots des sous-sols de la tour Néboïtsa, la nuit du 10 au 11 VI 1798. Les cadavres seront jetés dans la Save...
Presque un mois plus tôt, le 19 V, Bonaparte partait de Toulon avec les 32 000 soldats de l'armée d'Égypte. Le 11 VI, jour de l'assassinat de l'initiateur de l'indépendance grecque, et de l'insurrection des peuples soumis au sultan, l'expédition française vers l'Égypte prenait Malte.