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9 novembre 1866, l'explosion du Monastère Arkadi, en Crète occupée...

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Submitted by Th. Efthymiou on

Ce 9 novembre 1866, les troupes nombreuses turques, égyptiennes et albanaises (15 000 hommes), dirigées par Mustapha Naïli pacha, ancien gouverneur de Crète, qui ont brûlé les maisons des combattants chrétiens crétois en faveur de l'Enôssis, montent pour la troisième fois à l'assaut du monastère d'Arkadi, à une trentaine de km de Réthymnon. Depuis deux jours les tirs d'artillerie des 30 pièces de la troupe canonnent le monastère.
Il y a là le comité des insurgés de Réthymnon, et 964 villageois des environs, avec femmes et enfants, dont 259 sont des combattants. Ils sont dirigés par le sous-lieutenant péloponnésien Iôannis Dimakopoulos aidé de Kônstantinos Giampoudakis et de l'instituteur du village dana, le garibaldien Emmanuel Skoulas. L'higoumène du monastère est le Père Gavriil.
Il n'est plus possible de tenir, les Crétois croulent sous le nombre des assaillants.
Mparouxakis, vice-consul de Grèce à Hiraklion, rapporte le 21 XI 1866, les faits : « le jeune Skoulas, 25 ans, frère de l'hoplarchigos (chef au combat), après accord préalable et décision avec ses compagnons de combat bouta le feu à la réserve de poudre et fit sauter le monastère, avec tous ses compagnons et les assaillants ottomans». Ce geste tragique, répétant ce qui s'était produit à Souli, émut tous les Grecs, et tous les fils de laine d'Europe.
Comités de soutien, articles dans la presse, envoi d'armes et de munitions, et venue de volontaires s'ensuivirent. Citons que Samuel Gridley Howe, ancien combattant philhellène, de la guerre de l'Indépendance de 1821, venu à nouveau d'Amérique...
Rappelons. Alors, la jeune Grèce, avait pour roi, Georges Ier, depuis le 31 octobre 1863. Il avait 17 ans. Il succédait à Othon, et fut choisi sur désignation française, russe, et britannique. Il sera assassiné à 50 ans, le 18 III.1919.
Depuis 1864 la Grèce était une royauté parlementaire (jusqu'au 21 IV 1967...) Les réformes promises aux Crétois par la Sublime Porte, annoncées en 1839, puis en 1856, n'avaient pas abouti.
Le 14 V 1866, une assemblée de Crétois se réunit Hagia Kyriaki protestant contre la justice partiale, les lourds impôts, l'insuffisance d'équipements, écoles, routes, ponts, etc.…Les Crétois espéraient l'Enôssis. Les grandes puissances étaient au courant. Les Turcs ne cédèrent pas. L'Angleterre et la France étaient favorables à la Turquie, et ne souhaitaient pas l'Enôssis.
Le khédive Ismaïl pacha d'Égypte avait déjà envoyé ses troupes, espérant s'approprier l'île, avec le soutien de la France.
Le 21 VIII, en assemblée générale, à Askyphos, on proclama l'Enôssis. Dans les campagnes, les mahométans se mirent sous protection turque. Les Grecs chrétiens reprirent la montagne. Le sultan envoya Omer-pacha. Il mena une véritable épuration ethnique jusqu'en 1869. La flotte turque établit un blocus autour de l'île.
En IX 1867, les grandes puissances empêchaient la Grèce d'agir en Crète. Les Crétois obtinrent en 1868, qu'il y ait des chrétiens dans les administrations de l'île, que le grec soit langue officielle, et que les tribunaux soient mixtes.

La Crète est grecque depuis 1908…

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