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Présidence allemande 2007, Turquie-Chypre

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Submitted by Th. Efthymiou on

[u]L'Allemagne fixe ses priorités pour sa présidence européenne en 2007[/u](in Le Monde, 6 XI 06)

Alors que le gouvernement allemand s'est réuni, dimanche 5 novembre, pour discuter des grandes lignes de la présidence allemande de l'Europe, qui débutera le 1er janvier 2007, la chancelière Angela Merkel (CDU) a lancé un avertissement à la Turquie sur la question chypriote.
Dans un entretien au quotidien Süddeutsche Zeitung paru lundi 6 novembre, Mme Merkel a menacé la Turquie d'éventuelles réactions en évoquant "une situation très grave en ce qui concerne la poursuite des négociations d'adhésion" si celle-ci n'applique pas le protocole d'Ankara à Chypre. "Nous avons besoin d'appliquer le protocole d'Ankara sur la libre circulation des biens qui inclut Chypre", a-t-elle déclaré à la Süddeutsche Zeitung. La Turquie a signé, en juillet 2005, un texte dit protocole d'Ankara, qui étend son union douanière avec l'Union européenne aux dix Etats membres entrés en 2004.

Au coeur des priorités de l'Allemagne esquissées par le conseil des ministres de dimanche figure la relance du projet constitutionnel, en panne depuis les non français et néerlandais. "Le gouvernement fera tout son possible pour poursuivre avec succès le processus constitutionnel", a indiqué un communiqué. Pour Berlin, la relance de ce projet doit permettre d'"insuffler une nouvelle dynamique dans le processus d'unification européenne".
La chancelière, qui a déjà évoqué le sujet à plusieurs reprises, précise toutefois dans la Süddeutsche Zeitung que la question de la Constitution sera plutôt réglée "après les élections en France". "Aussi, personne ne s'attend à ce que le projet constitutionnel soit prêt d'ici à la fin de la présidence allemande de l'Europe, avertit Mme Merkel. Mais, "d'ici au prochain scrutin européen (2009), nous devons avoir quelque chose à présenter".
Pour rendre l'Europe plus concrète aux yeux de ses citoyens, la chancelière allemande souhaite créer des symboles forts tels qu'un ministre européen des affaires étrangères, affirme la Süddeutsche Zeitung. De même, elle se serait prononcée indirectement pour une armée européenne.
Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, cette dernière proposition devrait être défendue par le président du Parti social-démocrate (SPD), Kurt Beck, à l'occasion du congrès des partis socialistes européens, consacré à la présidence de l'Europe, et qui se tient les 6 et 7 novembre à Berlin. Dans son discours, cité par la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le patron du SPD devrait plaider pour la formation d'une armée européenne, pour une étroite collaboration avec la Russie, pour l'intégration de la Turquie dans l'UE et pour l'extension du conseil de sécurité de l'ONU.
Lors du conseil des ministres de dimanche, le gouvernement allemand a réaffirmé son opposition à toute nouvelle candidature d'adhésion à l'UE, en soulignant la nécessité de "renforcer les frontières extérieures de l'Europe".
Dans le même temps, pour ne pas ériger "un nouveau rideau de fer" aux frontières de l'Union, Berlin propose de développer une politique de voisinage basée sur une sécurité et un bien-être commun en direction des pays qui ne pourront pas être intégrés.
La sécurité énergétique et la protection du climat constitueront également des thèmes importants de la présidence allemande. Dans ces secteurs, "l'Europe doit être pionnière", a souligné la chancelière, qui affirme qu'une position commune doit être définie pour la période après 2012, lorsque le protocole de Kyoto arrivera à échéance.
Berlin souhaite également s'engager pour une Europe plus sociale. "Les gens veulent avoir quelque chose de l'Union européenne", a souligné le vice-chancelier, Franz Müntefering (SPD), qui souhaite promouvoir l'emploi des plus de 55 ans.
Enfin, Berlin souhaite aménager le partenariat européen avec l'Afrique et favoriser une meilleure coopération européenne en matière de lutte contre le terrorisme.

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