Nuit d'angoisse et un mort en Grèce parmi des vacanciers cernés par le feu
Des centaines de vacanciers ont vécu de longues heures d'angoisse dans la nuit de lundi à mardi, cernés par les flammes dans la péninsule de Chalcidique, dans le nord-est de la Grèce, où un incendie a provoqué la mort d'un touriste allemand.
Agé de 41 ans, cet homme s'est noyé en tentant de rejoindre un bateau pneumatique où sa femme et son enfant venaient d'embarquer, sur la plage de Cassandra, selon l'agence de presse grecque semi-officielle Ana.
Comme lui, des centaines de résidents et de vacanciers de cette région touristique, immergée dans la pinède, se sont rués sur les plages dans la nuit, une fois donné le signal d'évacuation. "Dans certains hôtels, les flammes sont arrivés jusqu'à la porte", a témoigné le président de l'Union locale des hôteliers, Gerasimos Bakoyannis.
Quelque 1.800 personnes, dont 205 enfants en colonies de vacances, ont été embarquées par la garde côtière à bord de quatre patrouilleurs et d'un bateau de sauvetage, pour être conduites en lieu sûr dans des centres d'accueil des localités proches de Néa Moudiana et Néo Marmara.
D'autres ont fui à bord de bateaux de pêche et de plaisance ainsi que par la route. "C'était une nuit de tourment pour la population locale", a lancé le ministre de Macédoine et Thrace, Georges Kalantzis.
Le feu, qui a démarré lundi après-midi sur plusieurs foyers pour des raisons encore inconnues, s'est déployé dans la soirée à une vitesse fulgurante sur un front de 9 km, porté par des vents violents.
La panique a aussi provoqué des collisions, dans lesquelles trois automobilistes ont été blessés. Ils étaient soignés mardi avec cinq autres personnes souffrant de brûlures sans gravité et deux atteints de problèmes cardiaques à l'hôpital local de Polygryos, a indiqué à l'AFP son directeur, Dimitris Pahtas.
Parmi eux figurent notamment trois Serbes et un Autrichien, a-t-il précisé. L'hôpital a également soigné dans la nuit une quarantaine de personnes pour des problèmes respiratoires, dont un nouveau-né de huit jours qui était mardi en bonne santé.
Mardi, alors que les flammes avaient été repoussées sur les hauteurs boisées et inhabitées, des vacanciers commençaient à regagner la zone sinistrée, a indiqué à l'AFP la réceptionniste d'un hôtel proche.
"Il n'y a plus de danger, les gens doivent revenir", a affirmé le préfet local, Argyris Lafazanis, qui a mis des cars à disposition des touristes souhaitant poursuivre leurs vacances sur place.
Des dizaines d'habitations, magasins et automobiles ont été endommagés, tandis que les autorités locales affichaient leur consternation devant le désastre écologique infligé à l'une des rares régions boisées de Grèce.
"Près de 4.000 hectares de forêt inviolée, datant de près d'un siècle" sont partis en fumée selon des premières estimations, a indiqué le responsable forestier local, Georges Klonaris.
Quelque 220 pompiers, deux bataillons de l'armée et 70 volontaires ont lutté toute la journée contre des regains de feux de l'incendie, épaulés par 77 véhicules, 20 camions-citernes, 10 avions, 3 hélicoptères et 5 bateaux pompes.
Ils se battaient encore mardi soir sur un front de 5 km, a affirmé sur une chaîne de télévision privée le chef des sapeurs-pompiers, Andréas Koïs, précisant que les pompiers avaient circonscrit l'incendie sur 25 autres kilomètres. Il a assuré qu'aucune habitation n'était menacée.
Des habitants ont par ailleurs dénoncé une intervention tardive des moyens aériens au moment du départ du feu, faisant naître une controverse au sujet de la réaction des autorités.
M. Koïs, a reconnu que 10 des 22 avions dont dispose la Grèce étaient alors restés cloués au sol pour des questions de maintenance, alors que le pays subit depuis dimanche une vague de chaleur, avec des températures dépassant les 40°.
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