En avril 1917, le gouvernement de la "Défense nationale" fondé en Crète en IX 1916 est établi depuis X 1916, à Thessaloniki, avec la "triandrie": Elefthérios Vénizélos (1864-1913), l'amiral Pavlos Kountouriotis (1855-1935) vainqueur de la flotte ottomane, le général Panagiôtis Dagklis (1852-1924) auparavant général en chef du front de Macédoine.
C'est le plus grand port de ravitaillement des Serbes, des Français et des Anglais.
Ce gouvernement est reconnu par la France et l'Angleterre, hostiles au gouvernement -légal- d'Athènes. Vénizélos a procédé à une épuration des royalistes, juges,politiciens (Gounaris, Métaxas),universitaires et a durement réprimé des révoltes militaires (Lamia, Thèbes), mais il réforme et établit des structures novatrices (industrie, protection des ouvriers, écoles pratiques, utilisation de la lignite).
Vénizélos a déclaré la guerre à la Bulgarie, aux côtés des Anglais et des Français (sur place depuis le 5 X 1915). Maurice Sarrail (1856-1929) à la mentalité de satrape, méprisant, irrascible, soupçonneux et hostile aux Grecs, protégé de Millerand, est le commandant du corps expéditionnaire français à Salonique. Aristide Briand (1862-1932) cofondateur du Parti socialiste (avec Viviani, Jaurès et Fournière) artisan de l'expédition de Salonique, lui donna les mains libres en Grèce (il exigera et obtiendra l'abdication du roi Constantin).
Il y a 40 000 soldats grecs au front, levés par mobilisation générale dans les provinces dépendantes du gouvernement de Thessaloniki (Crèce du nord et archipels), dispersés sur les lignes de combat, aux ordres de Français ou d'Anglais, à qui Vénizélos veut plaire pour réaliser la "Grande Idée" .La Grèce du sud est sous le blocus allié.
Pendant ce temps ce 17 IV 1917 se rencontrent, secrètement, à Saint Jean de Maurienne, à l'est de Grenoble, Alexandre Ribot (1842-1923), promoteur de l'alliance franco-russe, Président du conseil et Ministre des Affaires étrangères pour la France, David Lloyd George (1863-1945) qui, gallois, avait été partisan des Boers, et fut favorable aux Irlandais, homme du peuple haï par les Tories, réformateur social quand il était Chancelier de l'Echiquier qui enleva aux Lords le vote suspensif et le pouvoir sur les finances (1911) Premier ministre en 1916, aussi actif que Georges Clemenceau, pour l'Empire britannique, philhelléne, et Giorgio Sonnino (1847-1922) ministre des Affaires étrangères du royaume d'Italie, très hostile envers les Grecs.
On y envisage une paix séparée avec l'Autriche-Hongrie, mais sans succès. On se "débarrasse" du roi de Grèce Constantin (29 V-11 VI 1917), considéré comme faorable aux Empires centraux parceque marié à la soeur du Kayser. Sonnino veut que l'Adriatique devienne un [i]"lac italien". [/i]Il réclame les : Tyrol du sud, Trentin, Istrie, Dalmatie et Albanie. Il se heurtera avec violence avec Wilson en 1919. Il veut empêcher les Grecs de garder l'Epire ( [i]"du nord"[/i]) et réussit (cette province est toujours possession albanaise). Il obtint en outre la promesse que [i]Smyrne et sa région seront données à l'Itale[/i] à la fin de la guerre.
En fait on débat surtout de futures "zones d'influence" en Anatolie, où à l'instigation des Allemands, les Grecs doivent de plus en plus s'expatrier, forcés au départ ou déportés "pour garantir la sécurité des côtes" puisque la Turquie est l'alliée des Empires centraux depuis le 28 X 1914.
Il n'y a [b]pas un seul représentant de la Grèce[/b], d'Athènes et de Constantin et/ou de Thessaloniki et de Vénizélos, alors que le sort de populations et de terres grecques se joue! Vénzélos est trahi par ses alliés.
Lors de la tragédie d'Asie mineure, les Italiens et les Français seront alliés en sous main de Mustapha Kémal contre leurs alliés grecs de la guerre terminée.