8 mars 1970, l'ethnarque Makarios échappe à un attentat

Le dimanche 8 mars 1970, au décollage de l'hélicoptère présidentiel, transportant l'ethnarque Makarios, à 08h5, des balles d' armes automatiques arrosèrent l'appareil. L'archevêque allait au monastère Machéras, pour le requiem de Grigori Afxentiou, héros de la lutte pour la liberté et l'indépendance de son île, colonie anglaise. Les tireurs étaient embusqués sur le toit d'une école proche.
Le pilote, Zacharias Papadoïannis, assez gravement touché à l'abdomen, réussit à se poser non loin de l'archevêché. Makarios, miraculeusement non blessé, en sortit indemne.
Une heure après l'attentat, la police chypriote enquêta et fouilla le domicile de Géôrgatzi, que Makarios suspectait et dont il se plaignait et désapprouvait le comportement auparavant. Il y eût 6 arrestations. Le complot avait commencé en septembre 1969. Il y eût 4 condamnations à 8 ans et 2 à 14 ans de prison.

L'enquête suspecta un officier, venu de Grèce, et l'ancien ministre de l'Intérieur chypriote Polykarpos Géôrgatzis, qui avait indiqué le colonel Grivas comme coupable (et ainsi donc les dictateurs d'Athènes, qui se méfiaient de Géôrgatzis). Géôrgatzis semble avoir été une personnalité politique assez sombre et discutable. Le 13 mars, alors que Géôrgatzis était déjà dans l'avion pour Beyrouth, ordre fut donné d'interdire sa sortie de l'île, jusqu'à l'aboutissement de l'enquête criminelle. On le fit sortir de l'appareil et il resta donc à Chypre, où l'attendait sa mort.

On le trouva, une semaine plus tard, tué par balles dans sa voiture, entre Lefkossia et l'aérodrome de Tymbou (sous contrôle de la Garde nationale et de ses officiers, venus de Grèce). Son ami très proche, et garde du corps, Patatakos, témoigna qu'ils allaient à un rendez-vous secret, à Mia Milia, avec le colonel Papapostolou , commandant la Garde nationale hellénique. La rencontre n'aurait pas eu lieu. Voyant la voiture de ceux qui l'attendaient, Géôrgatzis demanda à son ami de le laisser continuer seul dans sa voiture.
A 200m. Patatakos entendit les coups de feu, revint en courant vers la voiture dont le moteur tournait encore, pour le trouver tué. L'autre véhicule roulait à pleine vitesse vers Kythréa. Patatakos revint à Lefkossia, prévint Kliridis et ils allèrent tous deux rapporter l'affaire à Makarios, après être allé à la recherche d'une "enveloppe contenant le plan" de l'affaire.
L'affaire est restée mystérieuse et n'a pas été éclaircie. Ce meurtre y a contribué.

Après tant d'années rien n'est venu au jour...