Deux canons "sauvés" bien qu'abandonnés...

Deux canons, datant de l'occupation de la Crète par les Vénitiens au XVIème et XVIIème siècles ont échappé de justesse à la fonte. Ils avaient été récupérés par erreur par des ferrailleurs, selon la police de la ville occidentale crétoise de Chania (La Canée de Canéa nom vénitien), Kydonia dans l'antiquité.

Chania avaient été occupés pare les Génois avant la chute de Constantinople, de 1267 à 1290 (au temps de Philippe le bel..). Barberousse la ravagea en 1537 (le Mexique vice-royauté d'Espagne...). En 1645 (au temps de Cromwell, Turenne et Condé en Allemagne...) après un siège de 55 jours, la prirent d'assaut. A chaque insurrection des Crétois (il y en eût souvent...) de sanglantes représailles turques s'abattaient sur ses habitants.

Le 15 février 1897 (ruée vers l'or du Klondyke, T.S.F. de Marconi...), les marines française, britannique, russe et italienne débarquèrent des contingents pour s'interposer entr les Turcs et les Crétois, à nouveau soulevés.
Le 15 novembre 1898 (Guillaume II visite Constantinople, affaire Dreyfus, "J'accuse" de Zola, Bismark meurt, "Sissi" est assassinée, découverte du radium par les Curie, "Cyrano de Bergerac" de Rostand...) le prince Geôrges de Grèce y faisait une entrée triomphale, comme Harmostis ("haut commissaire").
Dès 1912 ( première guerre balkanique, les Italiens s'emparent de Rhodes, Lyautey au Maroc...) la Crète fut -enfin!-rattachée par l'Enôsis à la Grèce. C'est la traité de Londres qui officialisa ce rattachement le 30 mai 1913.

Ces vieux canons, 200 kg chacun, étaient installés dans le fort vénitien dominant Chania. Ils avaient été déposés devant un atelier de la ville où ils devaient être restaurés. La police a été prévenue par l'atelier de fonderie où les ferrailleurs avaient livré de la ferrailles, avec ces canons, "apparemment" par erreur (malgré leur poids et leur aspect!).