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Bonjour

Votre reportage sur les Chypriotes turcs dans "Europeans" est profondément biaisé. Vous avez pris le parti de faire votre l'opinion exprimée par certais Chypriotes turcs, selon lesquels les Chypriotes grecs seraient responsables du blocage de la situation, en oubliant que ces mêmes Chyrpiotes grecs sont victimes de violations massives de leurs droits de l'homme au nord de Chypre.

Vous oubliez :

- le fait que les Chypriotes turcs bénéficient de passeports chypriotes, et donc européens, délivrés par la République de Chypre - car ils sont tous citoyens de la République de Chypre à majorité chypriote grecque, même lorsqu'ils vivent au nord de Chypre;

- le fait que le régime protecteur des biens des Chypriotes turcs ayant quitté le sud de Chypre en 1975 est géré par un organisme spécial qui leur permet de récupérer leur bien (la justice chypriote règlant les cas litigieux); à l'inverse les Chypriotes grecs ne peuvent récupérer leurs biens au nord de Chypre enr aison de leur origine ethnique. On ne peut prétendre vouloir la réunification tout en niant aux citoyens chypriotes grecs de récupérer leur bien dans leur propre pays... contradiction qui semble échapper à ceux que vous interviewez.

- les mesures de protection sociales instaurées par la république de Chypre au profit des Chypriotes turcs vivant au nord ;

- que les Turcs de Turquie sont déjà majoritaires au nord de Chypre par rapport aux Chypriotes turcs;

- vous oubliez d'évoquer les raisons du rejet par le Chypriotes grecs du plan de l’ONU pour Chypre souvent qualifié de « plan de réunification rejeté par la partie chypriote grecque » sans que les raisons du rejet ne soient jamais évoqués - restrictions au droit de propriété des Chypriotes grecs spoliés, indépendance limitée par le maintien de puissances garantes sur le mode du protectorat, quotas sur base ethnique sur une génération et possibilités d’établir des quotas permanent de résidence au nord au détriment des Chypriotes grecs;

Les Chypriotes grecs n'ont pas attendu une solution globale du conflit pour prendre unilatéralement ces mesures. La partie turque, de son côté, subordonne tout à l'obtention de concessions diplomatiques de la République de Chypre, par un chantage qui devrait choquer les Européens.

Si les Chypriotes turcs prenaient, au nord, ces mesures prises unilatéralement par les Chypriotes grecs au sud, une bonne partie de la question chypriote se règlerait pratiquement d'elle-même.

Et ce qui est amusant, c'est que vous interrogez Nitazi Kizilyurek, professeur à l'université de Nicosie payé par le contribuable chypriote grec qu'il accuse de nationalisme... alors qu'il bénéficie lui-même, au sud de Chypre, de tous les droits d'un citoyen chypriote sans discriminaiton ethniqe, contrairement à ce qui se passe au nord de Chypre à majorité turque pour les Chypriotes grecs.