Panaït Istrati (son nom "officiel" était Panagis Valsamis), fils du contrebandier céphalonien Géôrgios Valsamis et de Joïta Istrate, blanchisseuse roumaine à Braïla, né le 11 VIII 1884, ami de Kazantzakis, de Victor Serge, de Romain Rolland meurt ce 16 IV 1935 de la maladie des miséreux et des malchanceux de son temps : la tuberculose.
Grand liseur dès son enfance très pauvre, conscient de l'exploitation des ouvriers portuaires de Braïla, dont il fit partie, rédacteur à 20 a. de "Roumanie ouvrière", il part en mer.
Son enfance,ses tribulations sont décrites dans ses livres plus particulièrement dans "Les chardons de Baragan", "Oncle Anghel", "Nérantzoula", "les récits d'Adrien Zograffi" avec surtout "Kyra Kyralina", "Le pêcheur d'éponges".
Lors d'un long voyage en URSS, avec Kazantzakis, en 1927-28, il réalise ce qui se passe de tragique et de destructeur pour ceux que séduisit le marxisme et qui crurent à un communisme régénérateur aux "lendemains qui chantent"...
Il en rapporta : "Après 16 mois dans l'URSS" et "Soviets 1929"; réunis dans "L'autre flamme". On l'accusa de trotskisme, voire de fascisme et il fut haï par Barbusse et rejetté par Kazantzakis.
Sa solitude, ses déracinements, sa misère aboutissent à une tentative de suicide ((gorge tranchée au rasoir), à Nice, en 1921. Sauvé, il écrit de l'hôpital à Romain Rolland qui s'émeut, devient son ami, son protecteur, son préfacier après l'avoir incité à écrire en français.
Le 11 I 1928, à l'invitation du journal "Elefthéron Vima" il parla avec Glinos et Kazantzakis à l'Alhambra à Athènes. Une démonstration d'admiration s'ensuivit platia Kanningos : il fût expulsé de Grèce.
"le Gorki balkanique", le "simple vagabond", avait écrit : "Je suis né pauvre et j'espère mourir pauvre". Il en fut ainsi. Il avait 51 a. Sa vie d'écrivain "gréco-roumain francophone" de 12 a. lui survit.
Il faut lire -au moins- Kyra Kyralina et Le pêcheur d'éponges.