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C’est quoi être grec ?

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Submitted by Michel on
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C’est probablement un sujet maint fois abordé et pourtant aucune réponse ne me satisfait.

Je suis chypriote grec (ou grec chypriote – difficile à dire) et de mère italienne mais bel et bien Hellène en fin de compte.

Pourquoi lorsque j’entends des gens parler grec autour de moi, dans n’importe quel pays, je me retourne ? Pourquoi cette communion, relative parfois il est vrai, entre notre communauté ?

C’est incroyable ce sentiment de compréhension entre nous, peuple Hellène ? Qu’on soit grec d’Amérique, d’Australie, de Belgique, de Chypre, de France, d’Espagne ou de Grèce, on se reconnaît ou on est rassuré.

Quel est ce courant ? Cette force qui nous anime et qui nous a fait tous frissonner par exemple pour la dernière coupe d’Europe … même pourtant pour les plus américains, belge ou français d’origine grec d’entre nous ? D’où vient cette fierté ? Ou ce sentiment lorsque j’écoute l’Hymne, ou des grands compositeurs comme Mikis Théodorakis, Tsitsanis ou Vamvakaris (pourtant de style bien différent) ?

Je pense que la comparaison a pu être déjà faite mais je pense qu’en ce sens nous sommes très proches des juifs en fin de compte … nous sommes universels, nous traversons le temps et l’espace et il existe un ciment relativement solide qui nous uni tous (l’histoire prouve malheureusement le contraire aussi!) … reste à savoir lequel exactement ?

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Thomas Efthymiou

C'est difficile, TRES difficile, surtout quand on est né hors de Grèce, de parents nés sujets ottomans, déportés une I° fois (1915 à 1919, de Thrace en Asie mineure, puis "échangés" (première épuration ethnique, après le génocide des Arméniens et des Pontiques), avec un père qui n'a jamais vécu en Grèce...
Quand je vais en Grèce je suis comme un pur Québécois (porteur du rève nostalgique d'une France admirable) qui débarque au pays de ses ancêtres, et qui est abreuvé de déceptions et d'ironie. En Grèce je me sens un "amant trompé", et surtout comme un fossile peu compréhensible...

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Σάβ, 12/11/2004 - 00:27 Μόνιμος σύνδεσμος
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Terius from Sirius

Σε απάντηση του από Thomas Efthymiou

Etre grec c'est quoi ? Et bien, je me souviens étant petit, la fierté que j'éprouvais lorsqu'on me demandait mes origines. Les larmes qui me viennent lorsque j'entends l'hymne national. Les frissons qui m'envahissent que je vois une jeune et belle grecque hmmm...l'osmose parfaite avec mes frères de la diaspora, l'entraide mutuelle, les drachmes € que je ramasse dans les chewing-gum après avoir acheté des clopes au periptero,les folles nuits aux bouzouklars, l'alcool de mauvaise qualité, l'odeur du bois brûlé le long des routes en pleine canicule, le souvlaki dont l'odeur m'enivre comme les sirènes ont enivré Ullysse, les pita gyros hyper grasses avec les frites hyper molles, mes longues promenades en montagnes qui se terminaient en course poursuite avec des chiens de bergers enragés, mes premières amourettes sur la plage, les pastèques fraîchement coupées d'un rouge écarlate, le pepon ( ou le melon comme on dit en français) qui goûte le pepon, la yaya moustachue vêtue de noir qui sent la brebis qui ne peut pas s'empêcher de te mettre un bisou. La nuit éclairée par des millions d'étoiles, les pluies de comètes, nos vestiges, notre culture, notre amour pour notre patrie, notre foi inébranlable, notre force commune, notre langue, notre religion.

Vous ressentez pas la même chose ?

Terius from Sirius ( pas plus chauvin qu'un autre ! )

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Δευ, 12/13/2004 - 15:31 Μόνιμος σύνδεσμος
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marie

Comme Michel, je suis de mère italienne et de père grec. Française de nationalité.

J'ai grandi dans une ambiance transalpine, nourrie de pasta acciutta et de musique verdienne ou puccinienne mais avec un patronyme on ne peut plus hellène... L'Italie est écrite sur mon visage mais la Grèce sur mes papiers d'identité.
Je peux vous assurer, à vous autres, pour la plupart, je crois, bien plantés dans votre identité grecque, bien au fait du parcours familial, ayant grandi dans cette culture, qu'être d'origine grecque n'est pas anodin.

Je ne parle pas un mot de grec, ne suis pas baptisée orthodoxe non plus ... je ne me sens donc pas le droit de me revendiquer grecque. Pourtant, dès qu'on m'interpelle, quand je reçois un courrier, un mail, vlan, ça me revient à la figure...

J'ai mis du temps à apprivoiser ça... J'ai fait mon premier voyage en Grèce, en touriste lambda, à l'âge de 26 ans. J'y suis retournée dans un contexte familial à 35 ans, seulement.

C'est à ce moment-là que j'ai pu rassembler quelques éléments majeurs de l'histoire familiale paternelle : le grand-père parti de Smyrne, directement pour la France, sans un sou en poche, le reste de la famille réfugiée sur une île des Cyclades et ailleurs, à Athènes, en Australie, etc ...

Aujourd'hui, à bientôt 50 ans, j'ai besoin de connaître le parcours des Grecs de Smyrne, en savoir davantage sur eux. Ca ne m'hellénisera pas davantage, quoique... on ne sait jamais !!

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Δευ, 01/24/2005 - 10:10 Μόνιμος σύνδεσμος