Le 28 juillet 1920 le traité de Sèvres reconnaissait à la Grèce menée par Venizélos la Thrace orientale, la région de Smyrne, Imvros et Ténédos.
Le 10 septembre Vénizélos démissionne. Le 12 septembre meurt le jeune roi Alexandre. En Turquie Mustapha Kémal sait que les Grecs, en guerre depuis 8 ans, et divisés, n'ont plus d'alliés (sauf en partie les Britanniques). Il aboutit à une entente avec la France qui occupe,entre la Cappadoce, la Pamphilie et la Syrie, la province de Cilicie ou Petite Arménie.
Cette entente se matérialise le 20 X 1920 par un accord "à Angora", vieux nom français d'Ankyra-Ancyre (Ankara).
L'accord est signé par Henry Franklin Bouillon, pour la France, et Youssouf Kémal bey, ministre des affaires étrangères pour la Turquie.
L'état de guerre entre la France et la Turquie cessera. Les prisonniers, militaires et civils seront rendus. Dans les 2 mois les troupes françaises se retireront au sud. Il y aura amnistie plénière. Le Gouvernement de la Grande Asssemblée Nationale de Turquie "déclare que les droits des minorités sont solennellement reconnus dans le Pacte national".
Dans la sandjak d'Alexandrette (Iskenderun), "autonome" et rattaché à la Syrie sous mandat français, le port est à bail pour la Turquie et la langue turque aura le caractère officiel. Ce sandjak, sera incorporé à la Turquie en 1939. Ses Arméniens et ses Grecs seront sous terre ou en terres d'exil...
Cette partie de la ligne de chemin de fer de Bagdad sera concession française.
Les troupes françaises laissèrent armes et munitions sur place, sachant qu'elles serviront aux troupes turques libérées par l'évacuation qui, fraiches et équipées, monteront au front d'Asie mineure où est engagée l'armée grecque qu'elles vaincront.
C'est un des actes de politique étrangère turque qui confirme l'habilité et l'ampleur de vue des diplomates de la Turquie, et leur conviction de leur interêt national et de leur expansionisme.