Verheugen/attitude Grecque Chypriote

Bonjour,

Je viens de trouver cet article (d abord lu dans la presse britannique mais ai trouve son equivalent dans Le Monde).

Je suis honnetement tres triste ce soir, car je ne me fais plus beaucoup d illusion quant a la resolution de la question Chypriote.

Je pense qu une tres bonne occasion a ete perdue et en l occurence les nationalistes ont gagne la partie: La propagande et le filtrage des infos va marcher! Bravo!

Au risque de lancer une controverse, je n ai jamais compris pourquoi on avait lancer des negotiations de reunification APRES avoir promis au cote Grecque que de toute facon il allait integrer l EU, meme sans solution...apparemment l EU se pose la meme question maintenant...bravo!

Pourquoi y aurait il eu negotiation honnete?

C est dommage.

Jeff

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Le commissaire Verheugen estime que l'Union a été "bernée" par les Chypriotes grecs
LE MONDE | 22.04.04 | 17h11
Strasbourg, Bruxelles de notre bureau européen

A l'approche du référendum organisé dans les parties grecque et turque de Chypre, la mobilisation politique s'intensifie de part et d'autre de l'Atlantique, afin d'inciter les Chypriotes grecs, majoritairement hostiles, à se prononcer, samedi 24 avril, en faveur du plan de réunification proposé par l'ONU. Alors qu'à Washington le secrétaire d'Etat américain Colin Powell et Javier Solana, haut représentant de l'Union pour la politique étrangère et de sécurité, lançaient de concert, mercredi, un appel en faveur du "oui", à Strasbourg, le commissaire chargé de l'élargissement, Günter Verheugen, s'est emporté devant le Parlement européen contre les Chypriotes grecs.

Au sein de la Commission, qui s'est fortement investie pour le plan proposé par les Nations unies, le risque d'un échec, qui constituerait un grave revers politique pour l'Union, provoque une nervosité croissante. C'est avec une surprenante acrimonie que M. Verheugen s'est livré à une critique en règle du gouvernement du président Tassos Papadopoulos. "Je me sens berné par le gouvernement chypriote grec !, a-t-il lancé. Pendant des mois, j'ai fait confiance aux Chypriotes grecs ; j'ai tout fait pour créer les conditions leur permettant d'accepter le plan de l'ONU : apparemment en vain."

M. Verheugen a rappelé qu'en 1999 la Commission avait accepté de ne pas faire de la réunification un préalable à l'adhésion de la partie grecque de l'île à l'UE et, parallèlement, le gouvernement chypriote devait faire tout son possible pour trouver une solution au conflit. "En aucun cas la résistance grecque ne devait être un obstacle au processus de paix", a-t-il expliqué. "Nous avions un accord clair sur ce point, et M. Papadopoulos doit respecter sa part du marché", a-t-il insisté. M. Verheugen s'est étonné de l'attitude du gouvernement chypriote grec, qui avait "toujours dit qu'il acceptait les grandes lignes du plan Annan, quand la partie turque bloquait les négociations".

"DONNANT-DONNANT"

M. Verheugen s'est ému du refus qui lui a été opposé par deux chaînes de télévision chypriotes grecques de venir expliquer le rôle de l'Union et la compatibilité du plan Annan avec les exigences de l'adhésion. "Le moins qu'on puisse escompter d'un pays qui, dans moins de dix jours, va adhérer à l'Union européenne, c'est qu'il veille à ce que les informations soient équitables et équilibrées sur l'objectif et le contenu de ce plan", a observé le commissaire.

Son entourage assure que la Commission avait conclu une sorte de "donnant-donnant" avec le gouvernement chypriote grec. "Il était convenu que les Chypriotes grecs ne seraient pas un obstacle, or c'est eux, l'obstacle ! Le gouvernement de M. Papadopoulos a mis tout son poids dans la balance médiatique pour matraquer qu'il faut voter "non" : il dépasse les bornes", explique un bon connaisseur.

Le Parlement européen a adopté, à une large majorité, une résolution incitant les Chypriotes à accepter le plan Annan, un appel relayé par le Conseil de l'Europe. A New York, le Conseil de sécurité de l'ONU, qui avait prévu d'adopter une résolution destinée à encourager les deux communautés chypriotes à se prononcer en faveur du "oui", a été empêché de le faire par la Russie.

La Commission ne se fait pas beaucoup d'illusions quant à l'issue du scrutin. Certains souhaitent qu'en cas d'échec des référendums à cause des Chypriotes grecs, les Chypriotes turcs, dont la participation à l'Union européenne sera suspendue à un accord devenu imprévisible, ne perdent pas tout. Le Britannique Chris Patten, commissaire aux relations extérieures, a souligné qu'en cas de victoire du "non" les Chypriotes turcs ne devraient pas être pénalisés. "Nous allons vite proposer des solutions afin de sortir le Nord -la partie turque de l'île- de son isolement économique", a-t-il indiqué devant le Parlement européen. "Il serait paradoxal et cynique que les Chypriotes grecs soient les grands vainqueurs de cette consultation, alors que seuls les Chypriotes turcs auront joué le jeu", explique-t-on à la Commission.

Les conséquences politiques d'un échec du plan Annan et de la réunification de Chypre sont encore difficiles à évaluer. Elles devraient influencer la candidature de la Turquie à l'Union européenne, souligne un expert. "Même si les Turcs n'y sont pour rien, ajoute-t-il, les Etats membres ne pourront qu'être mal disposés envers Ankara, dès lors que la Turquie, au mépris des lois internationales, maintiendra 30 000 soldats sur le territoire d'un Etat membre de l'Union qu'elle se refuse à reconnaître." A Sarajevo, les premiers ministres grec et turc, Costas Caramanlis et Recep Tayyip Erdogan, qui se sont rencontrés en marge d'une conférence, ont affirmé vouloir, quelle que soit l'issue, continuer à développer leurs relations bilatérales.

Rafaële Rivais et Laurent Zecchini