Défense du grec ancien

Attention, pour les signataires résidant à l'étranger (en Grèce, par exemple...) à bien indiquer 0 comme code de résidence et non leur code postal, sinon les Athéniens peuvent se retrouver dans l'Aude (eh oui : département 11 !) et c'est le bug assuré...

Plus de 4000 signatures en moins d'une semaine !

Les résultats 8-) :-P :

http://www.leparisien.fr/home/info/vivr…

Laurence Le Fur
Le Parisien , mardi 30 mars 2004

Education. Le latin et le grec ressuscités !
On les croyait mortes ou définitivement anciennes, mais voici que deux langues d'un autre temps retrouvent la santé. Latinistes et hellénistes redeviennent à la mode en 2004. Et pas seulement à l'école...

QUI A DIT que le latin et le grec étaient des langues mortes ? Elles ne se sont finalement jamais aussi bien portées. A en croire les chiffres, communiqués par le ministre de l'Education lui-même, le nombre de latinistes en cinquième, classe du collège où on peut commencer cet apprentissage, atteint des sommets cette année : 135 000 à cette rentrée. Pourquoi un tel engouement ? C'est une manière pour beaucoup de parents de tenter de faire accéder leur progéniture à des classes d'excellence.

Mais pas seulement. « Les familles se rendent compte que c'est un plus pour leurs enfants et que ce n'est pas seulement réservé à l'élite, commente Maryline Cahouet, spécialiste de cette question au Snes. Les élèves les plus en difficulté bénéficient d'expériences pédagogiques, comme le "grec thérapeutique", qui leur permet de faire d'énormes progrès en français. »

Des pétitions sur Internet
Ce retour en grâce est également palpable dans les librairies. Les dirigeants de la célèbre méthode Assimil n'en reviennent toujours pas. « Le grec ancien sans peine et 101 leçons » a dû être réédité. Plus de 3 500 exemplaires se sont vendus en trois mois ! Selon son auteur, Jean-Pierre Gugliemi, qui a consacré près de trois ans à l'élaboration de cet ouvrage, le succès inattendu provient de « ceux qui ont étudié le grec à l'école et qui veulent s'y remettre en n'y consacrant que quelques minutes par jour. » Autre signe : après une version latine, la superstar Harry Potter sort traduit en grec ancien (lire en encadré). Pourtant, ces enseignements, optionnels, sont en danger. Plusieurs pétitions circulent sur Internet, notamment celle initiée par Sauver les lettres pour éviter « que le latin et le grec ne disparaissent en septembre prochain ». « Nous avions prévu de l'arrêter aujourd'hui, explique Gaëtan Cotard, professeur de français, un des membres de ce collectif. Mais vu l'afflux des signatures, nous continuons... » ; 40 000 noms ont déjà été recensés, dont 23 000 reçus via le site Internet*. « Ce qui nous a étonnés, c'est la diversité de ceux qui se battent pour ces langues anciennes, poursuit l'enseignant. Des garagistes, un boucher d'un petit village, des retraités, des professeurs d'université, des élèves, des chauffeurs routiers, c'est très réjouissant. » Au SNES, un appel à se mobiliser est également lancé et les mails continuent d'affluer. En cause : les fermetures programmées en septembre de nombreuses sections dans les lycées, mesures d'économies obligent, selon les enseignants, à cause du manque d'intérêt pour ces matières, selon le ministère. « Alors que les jeunes n'ont jamais été si nombreux à se lancer dans l'étude du latin au collège, explique-t-on Rue de Grenelle, leur nombre chute en seconde et en terminale, où on ne trouve plus que 10 000 latinistes et 2 000 hellénistes. Certaines classes n'accueillent ainsi que deux ou trois jeunes. » Ceux qui défendent ces langues, finalement loin d'être mortes, ne désespèrent pas. Déjà, le ministère annonce un moratoire sur ces fermetures annoncées. « Mais, il faut être vigilant pour que cela se concrétise effectivement », prévient Sauver les lettres, qui continue d'engranger les signatures.

* www.sauv.net.