Le soleil dore la plage de Monastiri, sur l'île grecque de Paros, et fait ressortir les eaux turquoises de la mer Egée quand quelques coups de klaxon retentissent. Les yachts qui mouillent à l'entrée du golfe ne semblent pas troublés par cet étonnant tintamarre. De toute façon, il peine à concurrencer les puissants décibels de la sono qui, venus du bar, envahissent l'espace. Des touristes, avachis sur des fauteuils de plage aux épais matelas, se retournent. Les serveurs s'approchent d'eux et leur glissent quelques mots à l'oreille. Le «Mouvement des serviettes», comme l'appellent les médias, commence son action dans le «parc de Paros». Les manifestants se regroupent dans le théâtre en plein air qui domine les lieux et, mégaphone en main, exposent leurs objectifs : ils réclament un accès libre et gratuit à la plage, comme le garantit la Constitution.
Ce mouvement a démarré en juin sur cette île. Depuis, il essaime en Grèce où de plus en plus de citoyens se mobilisent pour mettre un terme à la «privatisation des plages», une occupation plus ou moins légale des espaces côtiers. Des propriétaires de tavernes, d'hôtels, de centres aquatiques y installent parasols et transats...