Nikos Aliagas a grandi avec l'image de La Grèce sur les ruines de Missolonghi. Le portefeuille de son père Andreas a recélé toute sa vie une reproduction du tableau allégorique de Delacroix, sorte de sésame pour cet immigré grec, originaire de la ville assiégée par les Turcs en 1826, alors qu'il débarque à Paris en 1964 sans parler un mot de français. Quinze ans plus tard, Andreas offre un Instamatic Kodak à son fils Nikos, 11 ans, qui, depuis, n'a jamais lâché la petite boîte noire. Aujourd'hui, à 54 ans, l'ex-journaliste reporter d'images franco-grec devenu présentateur vedette de la télé garde chez lui des milliers de tirages et expose - de plus en plus au grand jour au fil des années - son travail de l'ombre en noir et blanc. Cet été, il présente à l'abbaye de Jumièges, dans le logis abbatial adjacent des ruines aux trouées vertigineuses vers le ciel, Le Spleen d'Ulysse, une libre exploration du mythe d'Homère, et publie en parallèle un livre au titre éponyme (éditions La Martinière).
"Ces images sont le fruit de plusieurs années de voyages et de quête, un carnet de...