Lorsque Rena Dourou se présente aux élections régionales de mai 2014, pour le poste de gouverneur de l'Attique, la région du Grand Athènes, personne ne donne cher de sa peau. Après tout, dans l'univers machiste presqu'exclusivement masculin de la politique grecque, c'est une jeune femme blonde, sans enfant, de 39 ans. Pire, elle appartient à Syriza, un parti de la gauche radicale, qui a le vent en poupe mais était resté marginal jusqu'à la crise économique qui touche le pays de plein fouet.
Circonstance aggravante, à Syriza, Rena Dourou était responsable des relations internationales ("On peut être blonde et s'occuper de diplomatie", grince-t-elle). Personne n'imagine que ce parti d'extrême gauche, qui n'a pas d'élu local de ce niveau, peut gérer une région qui concentre près de 40% de la population et de la richesse de la Grèce. Pourtant Rena Dourou y croit.
L'intruse
Alors les forces se déchainent contre elle. Les deux partis traditionnels qui, depuis 40 ans, gouvernent alternativement ou ensemble, la Nouvelle Démocratie (droite) et le Pasok (socialiste) font bloc contre l'intruse, contre "la rouge". Les principaux organes de presse l'attaquent sans...