dei linoperamata
Alors que la grève des employés d'Electricité de Grèce (DEH) entre dans sa deuxième semaine, faisant courir au pays le risque d'un blackout généralisé, la justice est intervenue samedi afin de statuer sur les responsabilités concernant les coupures continues de courant, provoquant la colère des syndicats et des partis de l'opposition.
Les procureurs du tribunal de première instance, MM. Panagiotopoulos et Ornerakis, ont ainsi entendu dimanche le directeur général Distribution de la DEH, Dimitris Lathouris, et le DG Transport, Dimitris Bousdekis, côté direction, ainsi que le secrétaire général du syndicat des employés GENOP-DEH, Vanghelis Bouzoulas, et le président de la GENOP-DEH, Nicos Fotopoulos.
La direction de DEH soutient que c'est le seul moyen pour éviter le blackout, tandis que, de leur côté, les syndicats soutiennent les mesures nécessaires pour assurer la continuité du service avaient été prises avant la grève.
L'intervention de la justice a fait réagir le KKE (parti communiste) qui dans un communiqué, a dénoncé, dimanche, "l'intervention du procureur de la Cour de cassation, Georges Sanidas", estimant qu'elle "s'inscrit a plan d'attaque lancé par le gouvernement et la ploutocratie dans le but de faire plier les mobilisations combatives des travailleurs qui luttent contre les mesures anti-sécurité sociale".
Le KKE ajoute que "la façon dont M. Sanidas délimite le droit de grève pénalise en fait le recours à l'arme fondamentale dont dispose la classe ouvrière pour revendiquer ses droits, dès lors que toute mobilisation aura toujours des conséquences, avant tout pour ceux qui l'exploitent".
Le parti socialiste (PASOK) a de son côté a utilisé des termes durs pour dénoncer la manière dont le gouvernement instrumentalise la justice pour "casser la grève", "terroriser les employés" et "pénaliser la vie politique".
Il n'en reste pas moins que, peu ou prou, ce sont tous les Grecs qui ont été touchés par les coupure d'électricité, même si elles ont été limités ce week-end pour cause de fêtes du début du Carême orthodoxe. Une vingtaine des unités de production de DEH étaient hors service la semaine dernière, correspondant à 50% de la capacité de production du pays. Le Nord de la Grèce, plusieurs îles et l'Attique ont été particulièrement touchés, Athènes même n'avait pas été épargnée. Ce lundi, dit de Kathara Deftera (lundi pur), étant un jour férié, les coupures pourraient reprendre dès mardi matin.
La mobilisation syndicale devrait se maintenir à u niveau élevé et se généraliser à des nombreuses branches professionnelles à l'approche du 20 mars, jour où doit être déposé au parlement le projet de loi sur la reforme de la Sécurité sociale.
i-GR/ANA-MPA