Dans une tentative de faire le ménage dans les diplômes délivrés par les différents instituts privés de langues, l'Etat grec a établi l'année dernière le Certificat d'Etat d'Apprentissage des Langues (Κρατικό Πιστοποιητικό Γλωσσομάθειας, ΚΠΓ) pour le français et l'italien. La deuxième session d'examens aura lieu le 12 et 13 avril 2003.
La procédure d'inscription commence aujourd'hui et durera jusqu'au 4 mars. Les demandes doivent être adressées aux directions locales de l'enseignement secondaire. Le droit de se présenter aux examens est accordé aux citoyens grecs ainsi qu'à tous les citoyens de l'Union Européenne, aux Grecs de l'étranger, et les étrangers habitant et travaillant légalement en Grèce, sans distinction d'âge ou de niveau d'éducation !
Le Certificat des Langues correspond à un "bon niveau" de pratique de la langue. L'importance (théorique) des langues étrangères fait depuis des années les choux gras des "frontistirion", écoles privées spécialisées dans l'enseignement des langues étrangères. Toutes les familles grecques sans exception se doivent de cotiser pour que les enfants "apprennent une langue étrangère", considérée comme un passeport pour trouver un emploi. Un investissement souvent à pure perte, parce que peu d'employés grecs ont par la suite besoin de connaître plus d'une langue étrangère que les quelques bribes apprises sur les bancs de l'enseignement général.
Mais le prestige d'un papier avec le tampon du British Council, de l'Institut français, de Goethe Institut ou encore de la Casa d'Italia, faisaient que les Grecs étaient prêts à payer pendant 5 à 7 ans des cours privés sur une base de plusieurs heures par semaine pour décrocher un de ces titres. Une véritable manne pour les "frontistirion" qui assuraient la préparation à ces examens et pour les différents instituts qui encaissaient des droits d'inscription.
Une situation qui ne pouvait que gêner un gouvernement socialiste qui pour concurrencer les institutions étrangères a lancé son propre certificat. Plus accessible et moins cher, il n'est pas certain qu'il arrive à avoir le même attrait que ses concurrents étrangers.