Παράκαμψη προς το κυρίως περιεχόμενο

Une troïka grecque fait campagne pour l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne.

Profile picture for user iNFO-GRECE
Από iNFO-GRECE,

Ce n'est pas dit si clairement mais c'est tout comme… Selon Ta Nea du samedi 21/9, un quotidien athénien proche du pouvoir, le Premier ministre grec, Costas Simitis, son ministre des Affaires étrangères, Giorgos Papandreou, et le Ministre délégué chargé des Questions d'Aide au développement et des Echanges économiques internationaux, Tassos Yannitsis, préparent une tournée-marathon des capitales européennes en vue de sensibiliser les gouvernements des pays-membres aux problèmes liés à l'adhésion prochaine de Chypre. Une adhésion qui nécessite, à lire dans les intentions de la troïka grecque, d'amadouer une Turquie ouvertement hostile à cette éventualité.

Selon le quotidien athénien, les trois hommes ont deux messages à porter à leurs homologues européens : l'adhésion de Chypre qui doit être réalisée indépendamment des progrès des négociations avec les turco-chypriotes. Athènes en fait une condition pour donner son accord sur le reste de l'élargissement de l'Union Européenne. Le deuxième message est que la Grèce est intéressée par une revalorisation des négociations de l'Union avec la Turquie qui passerait par la détermination d'une date de début du processus d'adhésion de cette dernière.

En fait, Athènes prend de plus en plus au sérieux les menaces turques d'une annexion de la partie occupée de Chypre au cas où l'Union Européenne admettrait l'adhésion de Chypre avant la fin des discussions entre chypriotes-grecs et chypriotes turcs sur l'avenir de l'île (discussions qui durent depuis 25 ans). Malgré une politique d'ouverture et de rapprochement sur les problèmes secondaires –coopération économique, entraide humanitaire- menée depuis plusieurs années par Giorgos Papandreou la position de la Turquie est restée inflexible sur la question chypriote aussi bien que sur ses problèmes avec la Grèce. Patiemment la Turquie a réussi a obtenir des multiples concessions aussi bien du côté de l'ONU que du côté grec tout en se maintenant plus menaçante que jamais.

Costas Simitis avait déjà radicalement changé une politique grecque qui consistait à bloquer systématiquement les initiatives turques en direction de l'Europe. Cela a permis d'améliorer l'image de la Grèce auprès des institutions internationales (UE, OTAN, ONU). Cette fois, son gouvernement pense qu'en prenant les devants et en menant campagne pour l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne, la Turquie serait suffisamment… reconnaissante pour ne pas entraver le processus en marche pour l'adhésion de Chypre. Du côté chypriote, on n'y croit pas vraiment à pareille générosité turque, mais on ne s'oppose pas non plus à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne si elle permettait de sortir les négociations pour l'unification de l'île de l'impasse. "Pourvu que les Turcs se satisfassent à cela et qu'ils acceptent de débloquer les négociations", nous disait dernièrement un proche du Président de Chypre.

Chypre est le pays le plus avancé parmi les pays candidats à la prochaine vague d'élargissement. Or la Grèce doit prendre la charge de la présidence tournante de l'UE en janvier prochain et plusieurs membres du gouvernement caressent l'idée que Chypre pourrait être admise comme le 16e membre de l'Union sous la Présidence grecque, escomptant des retombées sur le plan intérieur. Or sur le plan international cela viendrait probablement ternir le prestige d'une adhésion fièrement gagnée et méritée par Chypre, si cette adhésion donnait l'impression d'être "pistonnée par le dernier de la classe".

Pour l'heure, le premier souci du gouvernement grec est d'éviter une crise régionale avec des réactions imprévisibles de la Turquie. Le dernier exercice militaire grec qui s'est terminé la semaine dernière dans le sud-est de la mer Egée fut un festival de violations de l'espace aérien grec par l'aviation turque de sorte que les pilotes grecs se sont finalement entraînés sur des combats… réels pour intercepter les avions ennemis. C'est un scénario qui se répète régulièrement depuis des années, plusieurs fois par an, sans que le pouvoir politique soit parvenu à mettre un terme à ces violations outre les démarches de protestation auprès des instances internationales.

Incapable de faire entendre sa cause, Athènes a le sentiment de se trouver seule face à une Turquie, pauvre certes mais militairement puissante. Ainsi dans l'impasse et dépourvu d'idées, le gouvernement grec espère proposer à la Turquie ce que l'Europe lui refuse actuellement : une date de début des négociations pour sa propre adhésion. Si jusqu'ici, c'est Athènes, via son droit de veto, qui constituait le principal obstacle pour l'adhésion de la Turquie à l'UE, la situation objective n'a cessé de se dégrader depuis le revirement de la politique grecque. La situation économique et sociale en Turquie n'a cessé de s'éloigner des critères de convergence de l'Union, tandis qu'au niveau de la démocratisation de la vie politique et des droits de l'homme aucun progrès substantiel n'a été accompli. Au contraire, le pouvoir militaire turc revigoré par son rôle dans la guerre du Golfe aux côtés des Alliés et par la perspective de répéter le scénario si une attaque américaine était lancée contre l'Irak a profité pour renforcer son rôle dans les décisions politiques de la Turquie tant à l'intérieur qu'au niveau de la politique étrangère.

Le paradoxe est que la Grèce se trouve seule à soutenir l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne. Comme le rapportent Ta Nea, un haut fonctionnaire de l'Union déclarait en privé que "concernant la Turquie nous faisons ce que nous pensons tous mais que personne ne dit – nous ne la voulons pas!". Le ministre des Affaires étrangères Giorgos Papandreou n'avait pas caché son inquiétude de voir aboutir son plan face à la circonspection de l'Union européenne, déclarant dernièrement que l'hostilité de certains partenaires européens à l'entrée de la Turquie à l'Union européenne risquait de compliquer la situation.

Le premier ministre grec et le ministre des Affaires étrangères souhaiteraient que l'Union Européenne propose une date à la Turquie pour le commencement des négociations lors du sommet de Copenhague en décembre prochain. D'ici là, selon ta Nea, ils se sont partagé les 14 capitales en vue de sonder les intentions de leurs partenaires, M. Simitis s'étant réservé les "poids lourds" de l'Union, l'Allemagne, la France et l'Angleterre. Athènes aimerait par la même occasion faire clarifier les positions de ses 14 partenaires sur l'adhésion de Chypre. Alors qu'officiellement tout le monde s'en tient à la déclaration de Stockholm stipulant l'adhésion de Chypre indépendamment des négociations avec les chypriotes-turcs, les rumeurs sur les "doutes" des capitales européennes inquiètent de plus en plus Athènes. Il devenait donc urgent d'agir avant que d'éventuelles opérations en Irak ne renforcent de nouveau le rôle de la Turquie. Et pour ce faire, Athènes décida de se faire l'avocat d'Ankara auprès de Bruxelles !

Βαθμολογήστε πρώτοι αυτό το άρθρο