lyceens grecs
Au moment où les lycéens grecs traversent la période difficile des examens d'entrée à l'enseignement supérieur, et qu'à Washington se tient le premier Forum des Services Educatifs organisé par l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), une nouvelle étude de la Commission européenne vient confirmer la Grèce à la première place des dépenses privées pour l'enseignement, malgré la gratuité en principe de l'enseignement. Un investissement pas rentable pour autant étant donné le taux de chômage de ses diplômés.
Selon l'étude de la Commission européenne, sur les dépenses engagées par les familles pour l'enseignement privé (écoles privées, cours particuliers), en Grèce 33% des dépenses pour l'enseignement primaire et secondaire vont au secteur privé. Principal bénéficiaire les fameux frontistiria, préparant aux concours d'entrée à l'Université et les cours de langues.
La Grèce socialiste dépense même le champion réputé du libéralisme en matière d'Education, les Etat-Unis, qui arrivent deuxièmes avec 25% des dépenses dans le privé. Arrive ensuite l'Allemagne avec 21,7% tandis que la moyenne européenne ne s'élève qu'à la moitié des dépenses des grecs.
Déjà la semaine dernière, une étude de l'OCDE donnait les dépenses publiques pour l'enseignement primaire et secondaire en Grèce en dernière position européenne mais aussi bien loin de la moyenne de l'OCDE (4,8% du PIB). Avec 3,5% de dépenses publiques la Grèce se situait derrière le Japon et la Corée, la plupart des pays européens consacrant entre 4 et 6 % du PIB à l'éducation. En revanche les dépenses privées représentaient 1,4% du PIB contre 1,2% de moyenne OCDE. La Grèce arrivait deuxième de ce classement derrière la Corée quand les dépenses privées des pays européens oscillent entre 0,1 et 0,6% exception faite de l'Allemagne qui rivalise avec la Grèce à 1,2% du PIB.
Il est connu que les familles grecques font d'énormes sacrifices pour donner le maximum de chances à leurs enfants de poursuivre leurs études à l'Université. Un investissement pas toujours productif, si l'on croit la même étude, puisqu'en même temps la Grèce possède le record européen du taux de chômage le plus élevé chez ses diplômés : 15% des diplômés grecs du supérieur sont au chômage contre 7,9% de moyenne européenne ; même écart chez les diplômés du supérieur avec 7,9% de chômage en Grèce contre 4,9% de moyenne européenne. Ce sont finalement les diplômés de l'Ecole primaire qui s'en sort le mieux puisque le taux de chômage dans cette catégorie s'élève à 9,4% en Grèce contre 12,1% dans l'Union européenne.