Καφάρ, Νίκου Καββαδία ποίημα του 1933

pourrais-je avoir la traduction - merci -

Agapité Yiôrgo,
C'est bien parceque c'est toi! J'ai essayé de transcrire (traduttore-traditore) ce poème. leue
Kavvadias est - sauf erreur ou omission de ma part , le seul vrai poète - marin grec avec Homère et l'Odyssée. Et dire qu'il naquit en Mandchourie! Les autres poètes chantent ou célèbrent la mer, mais du rivage, de la terre ferme ou de leur île, mais pas comme lui du bord ou du port... Pour moi c'est un des poètes qui m'émeuvent le plus en grec.

Il était le sans-filiste du Corinthia, en 1947, quand notre père emmena toute la famille en Grèce. Il était petit, le teint olivatre, portait un bonnet tricoté, fumait abominablement des Craven A, et avait une sirène-gorgona bleue tatouée sur l'avant-bras. Je l'observais beaucoup, voulant suivre le morse que j'avais bien du mal à apprendre comme boy-scout.
Ce fut mon premier et inoubliable vrai voyage en Grèce (je n'ai aucun souvenir de celui de 1934, pour mon baptême, ni de mon parrain, de Constantinople, tué par les Elassites aux Dékémvriana comme otage).
On partait de Marseille (après une nuit de train), le soir, en classe-pont, dormant à la superbe belle étoile. Puis escale à Gênes, canal de Corinthe non encore rouvert, passant par le cap Maléas-Matapas où tous guettaient le premier phare grec. Arrivée au Pirée, complètement détruit, où les bateaux ne pouvaient accoster. C'est des barcasses (maounès)poète avec des hamals qui venaient chercher les passagers. La traversée durait quatre nuits et trois jours ...
Voici à ta demande cette transcription. Déjà en 1933, le Kavvadias connaissait le "mondialisation" avec les produits Coty aux Marquises et la pollution de la banquise par les déchets!
PS Du coup, tu m'obliges de traduire aussi pour Dimitri Gounaris à Toulouse... bientôt.

[center] [u]Καφάρ Cafard[/u]

[i]Να ζεις στην ίδια πολοτεία παντοτινά
Vivre toujours dans la même ville
και να΄χεις των αναχωρήσεων τη μανία,
avec l’obsession des départs,
μα φεύγοντας απ΄το γραφείο τα βραδινά
mais quittant le bureau les soirs
να κάνεις οφθαλμοπορνεία στα καφενεία.
prostituer son regard dans les cafés.

Άλλοτες είχαμε τα πλοία κρυφό σκοπό,
Autrefois les navires étaient notre désir caché,
μα ο κόσμος έγεινε σαν αδειανή φυλλάδα,
mais le monde est devenu une brochure sans rien à lire,
είναι το ίδιο πιά να μένεις στην Ελλάδα
c’est pareil de rester en Grèce
με το να ταξειδεύεις στο Fernando Po
que de voguer vers (l’île de) Fernando Po.

Τα φορτηγά είναι κακοτάξειδα κι αργούν,
Les cargos sont mauvais et lents bateaux,
μες στα ποστάλια πλήττεις, βλέποντας τουρίστες.
sur les courriers réguliers l'ennui de regarder les touristes.
Το να φορτώνεις μήνες ρίζια στο Ραγκούν
Fréter du riz des mois durant à Rangoon
είν΄ένα πράμα που σκοτώνει τους αρτίστες.
est mortel pour les artistes.

Οι πόλοι γίνανε σε μας πολύ γνωστοί,
Les pôles nous sont devenus archi-connus,
θαυμάσαμε πολλές φορές το βόρειο Σέλας,
nous avons bien des fois admiré l’aurore boréale,
κι έχουν οι πάγοι τώρα σκεπαστεί
et les glaces sont maintenant couvertes
από αδειανά κουτιά σπανιόλικης σαρδέλας.
De boites de sardines vides espagnoles.

Στην Ταïτή έζησε μήνες κι ο Λοτί.
De Tahiti, où vécut des mois aussi Loti,
αν πας λιγάκι παρακάτου, στις Μαρκίζες,
descendre plus bas, jusqu’aux Marquises,
που άλλοτες τρώγανε μπανάνες κι άγριες ρίζες,
autrefois on y mangeait des bananes et des racines sauvages,
καλλυντικά τώρα πουλάνε του Coty.
maintenant on y vend des produits de beauté de Coty.

Οι Γιαπονέζες, τα κορίτσια στη Χιλή
Les Japonaises, les filles du Chili
κι οι μαύρες του Μαρόκου που πουλάνε μέλι,
et les mauresques du Maroc qui vendent du miel
έχουν σαν όλες τις γυναίκες τα ίδια σκέλη
ont les mêmes cuisses que toutes les femmes
και δίνουν με τον ίδιο τρόπο το φιλί.
et appliquent pareillement le baiser.

Η αυτοκτονία, προνόμιο πιά στα θηλυκά-
Le suicide, maintenant prérogative féminine,
κάποτες κάναμε κι εμείς αυτή τη σκέψη.
nous y pensâmes parfois nous aussi.
Πεθαίνεις πιό σιγά με τα ναρκωτικά,
Tu meurs plus lentement par les drogues,
μα τελευταία τά΄χουν κι αυτά πολύ νοθέψει.
mais ces derniers temps on les a beaucoup frelatées.[/i]
Νίκος Καββαδίας, 1933.
[/center]

Merci Thomas pour la transcription. Janine