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4 janvier 1850: les "parkérika" (évènements de Parker)-l’affaire Pacifico (révision).

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4 janvier 1850: les "parkérika" (évènements de Parker)-l’affaire Pacifico (révision).
Auteur: Thomas Efthymiou (IP enregistrée)
Date: 03/01/09 22:38

Une tradition populaire des orthodoxes grecs faisait allumer un bûcher le Vendredi Saint, et « brûler » Judas l’Iscariote, représenté par un mannequin de paille, pour avoir trahi Jésus. En 1849, Othon régnant en Grèce. Le baron Rothschild devait visiter la Grèce. Ce bûcher fut interdit.. La populace, furieuse, s'en prit à la maison de don David Pacifico, ancien Consul général du Portugal à Athènes (prêteur et usurier, remercié pour prévarications le 4 janvier 1842 mais resté en Grèce),et auparavant Consul au Maroc (1835-37). Il habitait rue Karaïskakis, à Psyri, quartier d’Athènes. Il aurait, paraît-il, ironisé lors de la procession de l’Epitaphe de la paroisse Hagios Philippos et du brûlement de Judas. Menacé et attaqué, il se réfugia avec sa famille, à l’ambassade d’Angleterre. Dès le lendemain, l’ambassadeur Sir Edmond Lyons demanda au ministère de Affaires étrangères grec l’indemnisation des dommages subis par la bêtise de fanatiques. La somme était grossièrement excessive : 886 736 drachmes et 57 oboles (26 618£) ! (valeur supérieure à la résidence royale, alors à la Platia Klafmonôn). Le gouvernement Krièzis refusa, considérant que l’affaire relevait en premier de la Justice.
Ce consul, Don David Pacifico (1784-1834), portugais de foi israélite né à Gibraltar, était par sa naissance sujet de la reine Victoria, donc britannique. Il était arrivé comme Consul général en Grèce en 1836 (et le resta jusqu’en 1842). Devant la réponse grecque, il en appela à lord Palmerston (hostile au francophile roi Othon) qui exigea une indemnisation de 60 000 000 de drachmes ! et les intérêts des prêts à la Grèce en guerre, remboursement difficile et aléatoire dû à la pauvreté du pays et du trésor. Le pays entier resta uni, du roi au plus pauvre dans cette adversité.
Lord Henry John Temple Palmerston, Foreign Secretary, tory, obtint l’accord le 29 juin 1850, de la Chambre des Communes, où il était populaire, pour agir, par un discours de cinq heures. Il compara l'Empire britannique à l'Empire romain, disant qu'un Britannique - comme un Romain - pouvait se targuer de cette qualité et avoir la protection britannique, où qu'il soit:
« As the Roman, in days of old, held himself free from indignity, when he could say, Civis Romanus sum [I am a Roman citizen], so also a British subject, in whatever land he may be, shall feel confident that the watchful eye and the strong arm of England will protect him from injustice and wrong. »
[Le Romain, dans l'Antiquité, était assuré d'échapper à toute atteinte, parce qu'il pouvait dire : Civis Romanus sum - Je suis un citoyen romain]. Comme lui, le sujet britannique, dans quelque pays qu'il se trouve, doit pouvoir savoir que l'œil vigilant et le bras armé de l'Angleterre le protégeront de toute injustice et de tout tort.»
La Chambre des Lords avait récusé cette position le 18 juin 1850. La reine Victoria le rendit responsable de la réprobation internationale, et proclama que toute action extérieure et du domaine des Affaires étrangères devrait avoir auparavant son approbation.
Palmerston (qui défendit l’Empire ottoman contre Méhémet Ali d’Égypte, empêchant ainsi ce dernier d’en prendre le contrôle ; qui imposa à la Russie la Convention de Londres sur les Détroits en juillet 1841 ; s’était illustré par les guerres de l’Opium en Chine) inaugura ainsi, pour la première fois la "diplomatie de la canonnière" en établissant le blocus naval des ports grecs. Les navires grecs furent pris.
La flotte anglaise du blocus était commandée par le contre-amiral William Parker, commandant la marine anglaise en Méditerranée. Il avait servi dans les eaux grecques lors de la Guerre d'Indépendance, et était le capitaine de la frégate, qui amena Iôannis Kapodistrias en Grèce, où l'attendait son assassinat.
La France et la Russie, les deux autres « protecteurs » du jeune royaume protestèrent. Le "Times" londonien fit de même. Les pourparlers entre l’ambassadeur de France à Londres et le gouvernement britannique, et l’intervention russe aboutirent à la levée du blocus le 15 avril 1850. L’indemnisation fut fixée par arbitrage international. Les dommages furent évalués à 3 750 drachmes (et avec des doutes : Pacifico ne pu produire assez de preuves irréfutables). Le Grèce lui versa cette somme. L’Angleterre rendit les 330 000 drachmes, déjà versés à l’Angleterre par Athènes, pour obtenir la levée du blocus.
On rapporte que la duchesse de Plaisance donna à Don Pacifico, devenu un de ses familiers, un terrain à Boubounistra, à Athènes, pour bâtir la synagogue et résidence du rabbin. Pacifico s’installa à Londres et y finit ses jours.
Les évènements prirent le nom du marin anglais: "ta parkérika"... Les diplomates français la désignèrent comme « l’affaire Pacifico ». L'interdiction de "brûler Judas" date de cette époque.

L’auteur du « Roi des montagnes », Edmond About, dans « La Grèce contemporaine »en parle ainsi :
« Voici en deux mots l’affaire Pacifico. Un jour de vendredi saint, la canaille d’Athènes, qui avait l’habitude de brûler un juif en effigie, et qu’on voulait priver de ce divertissement orthodoxe, s’en consola en dévalisant la maison d’un juif portugais protégé par l’Angleterre. Lord Palmerston réclama une indemnité que la cour refusa obstinément.
Pourquoi ? Parce que le Foreign office réclamait en même temps des sommes assez importantes dues par la cour à des citoyens anglais qui lui avaient vendu des terrains

En France en 1848, le roi Louis-Philippe a abdiqué, Lamartine a proclamé la Deuxième République, Louis Napoléon est élu prince-président. Il fera son Coup d'Etat le 2 novembre 1850, ratifié par plébiscite le 21. Victor Hugo s'est exilé le 11 décembre.

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