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Morcellement du Service de Traductions du Ministère des Affaires Etrangères

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Submitted by Louise on
Φόρουμ

Environ 300 traducteurs – collaborateurs du Ministère des Affaires Etrangères risquent de se retrouver sans travail après 10,20,25 et même 30 années de collaboration avec le Service de Traductions du Ministère des Affaires Etrangères, en raison des nouvelles conditions qui seront créées par le projet de loi sur la réorganisation du Service de Traductions, lequel sera voté dans les prochains jours.
Ce projet de loi prévoit une Direction Générale de Traductions au sein du Ministère des Affaires Etrangères constituée de 4 Directions et 20 Départements avec des compétences vagues (multilinguisme- évaluation du débit), supervisé par un ambassadeur et encadré par plus de 40 membres de personnel hautement rémunéré.
Le personnel existant du Service de traductions, qui a entretenu pendant une cinquantaine d’années une relation de collaboration avec le Ministère, laissant 10% de leurs rémunérations à l’Etat pour soutien administratif, va être obligé de remettre en question sa relation avec le ministère. Les traducteurs assermentés seront dorénavant soumis à des examens, tandis que des diplômes et des qualités non prévues par les résolutions communautaires seront exigés. De même les traducteurs devront faire acte de présence pendant quatre heures tous les jours, dans leurs bureaux, créant ainsi une relation informelle de fonctionnaire avec l’Etat, qui continuera de ne pas les couvrir par la sécurité sociale. Les traducteurs assermentés seront assujettis a la TVA et quoique considérés comme « profession libérale », n’auront même pas le loisir de déterminer eux même le prix de leurs traductions et seront soumis au contrôle disciplinaire et qualitatif (quels érudits- s’il y en a - pourront entreprendre cette tâche ?) du ministère. De plus il est prévu qu’ils continueront à verser leur obole de 10% à l’Etat sans aucune contrepartie de la part de ce dernier. Pour finir, les données personnelles risquent des fuites puisque les archives de chaque traducteur seront transmissibles à leurs successeurs.
Il est évident que le Service de traductions devait être réorganisé, puisqu’en raison de la demande en hausse et des prix stagnants, le traducteur était obligé de travailler à la chaîne, les week-ends et une partie de la nuit pour pourvoir arrondir ses fins de mois d’une manière décente (puisque sur le prix payé par le public, le traducteur ne perçoit que le 70% avec lequel il doit prévoir lui-même a sa sécurité sociale)
La réorganisation des services de traductions (par l’instauration de traducteurs assermentés) aurait pu se faire sur le modèle français (ou tout autre modèle européen qui a fourni ses preuves) et non pas d’une manière arbitraire et absurde qui ne contribuera certainement pas à l’amélioration de la qualité des traductions ni a la facilité du public, puisque celui-ci sera obligé de se déplacer plusieurs fois, surtout s’il a besoin de plusieurs langues ou de langues rares.
Les prévisions sur l’avenir de la traduction (et des traducteurs) sont à mon avis des plus sombres puisqu’au lieu de créer des conditions idéales afin que le traducteur puisse s’adonner corps et âme à la traduction (comme c’est le cas de tout travail intellectuel), il sera à nouveau confronté au problème de survie, d’administration, de clientèle, de promotion, sans pouvoir être compétitif (les prix – dérisoires- continueront d’être déterminés par le ministère), le tout sous l’épée de Damoclès de la Commission disciplinaire du ministère qui prévoit l’exclusion du traducteur et des sanctions allant jusqu'à 5000 euros en cas d’infraction (l’infraction peut être la non observation de la police générique ou du nombre de lignes par page….. sans prendre en considération que la rédaction d’un bilan par exemple, avec les standards de pagination instaurés, ne pourrait se faire que par un tour de magie…).
Un projet de loi rédigé par des fonctionnaires pour des fonctionnaires, puisque les seuls gagnants seront les 40 élus qui revêtiront les fonctions de traducteurs spécialisés (chaise certaine et travail douteux) et autorisés a contrôler les assermentés qui continueront a faire « le sale boulot » sous des conditions défavorables et contraires à la Constitution et aux règles communautaires.
Le dialogue est encore un mot inconnu en Grèce et malgré l’informatisation en expansion dans ce pays, les projets de lois continuent d’être rédigés sur un coin de table.

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