Une semaine du cinéma albanais à Athènes pour dépasser les préjugés

Bonjour,
y'a-t-il parmi vous qui habite Athènes ? Parce que cette ville pour la première fois dédie une semaine au cinéma albanais. Du 24 au 30 mai, la capitale de Grèce accueillera près d’une trentaine de longs métrages d'Albanie et du Kosovo.

C’est une première : Athènes va vivre une semaine dans l’atmosphère particulière du cinéma albanais. Une rétrospective est consacrée au cinéma du pays voisin dans la capitale grecque. La population grecque pourra ainsi faire connaissance avec une époque révolue et avec la réalité actuelle albanaise, à travers une vaste sélection de films. L’occasion de dépasser les préjugés et l’ignorance mutuelle qui séparent toujours les deux pays.

Par E.D

L’organisation de cet événement - « Les journées du film albanais à Athènes » - a été rendue possible par une collaboration inédite entre les institutions culturelles albanaises et grecques. Du 24 au 30 mai, la capitale grecque accueillera près d’une trentaine de longs métrages albanais et kosovars, datant des années 1970 jusqu’à aujourd’hui.

Ce sont deux metteurs en scène, l’un habitant Athènes, l’autre Tirana, qui ont réussi à convaincre les Centres cinématographiques nationaux de leurs pays respectifs d’organiser cet événement culturel. Bujar Alimani, réalisateur albanais émigré en Grèce, et Artan Maku ont tout préparé pour que le Trianon Film Center Cinema (Kodriktonos 21& Patison 101), puisse recevoir l’histoire presque entière du cinéma albanais, depuis les films produits par les studios de « La Nouvelle Albanie » dans les années 1970 jusqu’aux productions privées ou aux coproductions avec des structures étrangères des dernières années.

Artan Maku est producteur de films et directeur de Maku SRL, et Bujar Alimani dirige actuellement l’association « Le foyer culturel des émigrants albanais » à Athènes. Le premier affirme « que cet événement pourra nous permettre de dépasser une coupure qui dure depuis des années et qui a rendu impossibles les échanges et les partages d’expériences entre cinéastes ».

Le film qui ouvre le bal des projections est Gjoleka, le fils d’Abaz, de Dhimiter Anagnosti, un des metteurs en scène représentant le cinéma d’hier. Le programme mélange des longs métrages, des documentaires, des films d’animation, ainsi que des courts métrages. Les titres fusent : La mariée et le siège, de Kristaq Mitro et Ibrahim Muça, Le Général Gramaphone de Viktor Gjika, Le Tunnel d’Ilir Butka, Les Années d’attente d’Esat Mysliu, Enferr 43 de Rikard Ljarja, Tirana, année zéro de Fatmir Koçi, Cher ennemi de Gjergj Xhuvani, Lettres dans le vent d’Edmond Budina, Fleurs rouges, fleurs noires de Mevlan Shanaj, Le Rituel d’Albert Malltezi, La Métamorphose d’Artur Dauti, La Lyre de Saimir Kumbaro, etc...

Deux longs métrages grecs seront aussi projetés, ils traitent de l’émigration albanaise en Grèce : Au Revoir, de J.Koras et K.Vupuras, et L’Otage de K.Janaris.

Les programmateurs ont ignoré le cinéma doctrinaire du réalisme socialiste. Les deux organisateurs affirment que « ce panorama est conçu comme un marathon de valeurs artistiques, loin des obsessions idéologiques. Les films présentés dans ce festival traitent principalement des thèmes de l’émigration, de la guerre menée par notre peuple contre l’occupant, de la vie quotidienne ainsi que de la nouvelle manière de concevoir la vie ».

Pendant cette semaine consacrée au cinéma albanais, le chercheur Abaz Hoxha tiendra des conférences sur ce sujet. Le directeur du Centre cinématographique national, Xhevdet Ferri, se félicite de cette coopération, et affirme qu’elle constitue une véritable action politique qui, grâce au partenariat avec les homologues grecs et l’aide de l’ambassade albanaise à Athènes, n’a pas eu besoin de mobiliser des efforts financiers importants. Ce festival permettra aussi de découvrir une coproduction gréco-albanaise, avec le premier projet réunissant les deux pays : un film d’animation de 17 minutes, intitulé L’Essence de la vie, réalisé par Joan Zhonga sur un scénario de Joan Zhonga et Petro Koskina, coproduit par Maku et Cine Gram A.E.

Un événement du même type est prévu à Paris en novembre. L’American Bank of Albania et la compagnie grecque Unilever ont soutenu financièrement l’organisation des « Journées du film albanais à Athènes ».