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21 avril 1967, le coup d'état des colonels en Grèce.

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Submitted by Th. Efthymiou on
Φόρουμ

En 1967, Constantin II, roi à 24 ans, a comme Ier Ministre du gouvernement hellénique, Georges Papandréou, âgé de 77 ans.

C’est un vieux routier de la politique grecque, avec tout ce que cela comporte… Il avait été le secrétaire d’Elefthérios Venizélos, le ministre de l'Intérieur de Gonatas, il fut un opposant de Métaxas, puis le chef du gouvernement en exil du roi Georges II, à Alexandrie en 1944, et ministre de l'Intérieur après la guerre. Vaincu par Papagos en 1952, il lutta contre Karamanlis l’ancien, à partir de 1961, avec son parti, l’Union du Centre. Devenu Ier Ministre mais sans appui suffisant en 1963, il provoqua les élections de 1964 où il obtint la majorité absolue.

Un groupe d'officiers de gauche, l’"Aspida" était l'objet d'une enquête.On a dit qu'Andréas, le fils du Ier Ministre, y était mêlé (l’affaire n’a pas été clarifiée). Le Ier Ministre -et père- demanda alors au roi d’être aussi le Ministre de la Défense, en plus de sa charge. Constantin refusa. Georges Papandréou présenta sa démission, espérant parait-il qu’elle soit refusée ... mais Constantin, l'accepta.

Il s'ensuivit une durable et bruyante agitation politique dans les médias et le pays. Un "gouvernement de service" fut installé, ce qui est habituel en Grèce, en cas de vacance gouvernementale. Cette agitation fit en partie le lit du coup d’état du 21 IV 1967, avec la dictature.

Ainsi, à 2 h. le du matin, le 21 IV 1967, le colonel Iôannis Ladas entre en action. Le plan de l’OTAN « Promithefs » prévu en cas de désordres sérieux du pays est « efficace ». L’affaire fut rapide et sans effusion de sang. On la prétendit « au nom du roi » (ce qu’il dénie, à raison semble-t-il). A l’office nocturne pascal de la Résurrection, la foule applaudit Constantin.
A Athènes, un grand nombre de politiciens (surtout de gauche mais aussi du centre et de droite) sont tirés de leur lit et emmenés par des soldats du contingent au coeur de la nuit printanière... Un des premiers fut Panagiôtis Kanellopoulos, le Premier ministre, dont la porte fut forcée à cause de son refus d’ouvrir à un capitaine et trois fantassins « venus le protéger ». Papandréou l’ancien, 79 ans, n’eut pas le temps de se chausser, Papandréou le jeune fut emmené en caleçon. Le pays fut en quelques heures totalement isolé. En une heure la politique grecque fut décapitée …
A la tête de ce coup sont les colonels Geôrgios Papadopoulos, Nikolaos Makarézos et le général de brigade Stylianos Pattakos, artilleur de 48 ans. Un très grand nombre de partisans du centre gauche, de la gauche socialiste et communistes sont assignés à résidence (dans les archipels surtout) ou déportés dans des conditions indignes.
La "junte militaire" gouvernera -mal-, jusqu’en 1974 ... Elle prit pour Premier ministre Constantin Kollias (1901-13 VII 1998), procureur général (quel respect de la constitution et de la loi !), en place jusqu’au 13 XII 1968 (échec de la tentative de Constantin). Il sera alors remplacé par Géôrgios Papadopoulos lui-même (jusqu’au 8 X 1973). Il y aura même un vice-roi ( !!!), le général Géôrgios Zoïtakis (1910-1996). La Grèce, pour éviter sa condamnation, se retira du Conseil de l’Europe. Ces colonels anti-communistes se cherchant une légitimité extérieure nouèrent des liens avec des pays sous férule communiste, y compris la Chine maoïste en 1970 !
Le 1 VI 1973 la monarchie fut abolie, la république proclamée avec pour président … Géôrgios Papadopoulos !
Le pays fut abreuvé d’humiliations en politique étrangère (point plus que faible des gouvernements successifs), dut subir des exils intérieurs, la censure, l’interdiction des partis politiques, du droit de grève, des mauvais traitements de nombre de ses citoyens dans toutes les classes, et le départ d’une partie de ses élites universitaires et intellectuelles (ces départs sont en général sans retour), il n’y avait plus de gauche, de centre et de droite mais une « Grèce de Grecs chrétiens »…

La Grèce perdra par ce coup militaire le roi Constantin et la « démocratie couronnée », une péripétie historique. Ce qui est tragique et impardonnable c’est que l’Hellénisme, cette composante de toujours, essentielle, de notre civilisation et de notre monde, devra encore se « contracter ».
Un demi-siècle après le traité de Lausanne et l’abandon (entre autres…) de l’antique Iônie où naquit le miracle grec, de la Cappadoce berceau de l’interprétation chrétienne orthodoxe byzantine du monde et de la vie, avec le déracinement d’un million et demi de survivants chrétiens d’Asie mineure, du Pont et de Thrace, il se fera que la moitié des Chypriotes, 200 000 Hellènes, devra quitter ses terres immémoriales, conséquence lointaine de ce coup d'état de la "révolution du 21 avril 1967" des "Grecs chrétiens".

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