La Turquie fait encore parler d'elle

On ne peut que constater, une fois de plus, la constance, l'opiniâtreté des Turcs. Ils ne cèdent jamais, depuis leur Révolution-Régénération, inspirée et lancée par Mustapha Kémal.
Ils ont un corps diplomatique exemplaire: courtois, vigilant, avec des "trucs".
J'en ai connu pas mal lorsque j'étais le médecin du travail de l'OCDE. Un service rendu au pavillon médical par une infirmière? Bouquet de fleurs de remerciement... Manifester vis-à-vis du médecin grec de France amené à les voir une cordialité, lui apporter des phistikia d'Anatolie, des Haçi-Békir. Souvent, dire avoir un ancêtre né en Grèce; me parler du village de ma famille (Sammakovi-Sidirochorion, aujourd'hui DemirKeuï, frontalier de la Bulgarie, avec garnison) et dire y avoir fait son service militaire (vrai une fois sur deux).
Un de "Trabzon" me disant:" Professor, nous, à Trabzon, belle maison! grecque maison! grande maison! Il faut venir..." sans réaliser ce que ça pouvait m'évoquer...

Pour eux, il y a cependant une extraordinaire cécité et surdi-mutité sur Chypre, les Kurdes (pourtant leurs séides lors des massacres des Pontiques, des Arméniens, des Grecs...), la dramatique fin des Constantinopolitains, l'étouffement du Patriarcat, les spoliations des biens de cette institution, la fermeture de l'École de Chalkis, etc.
Les témoignages divers sur les souffrances des allogènes, nettoyés ethniquement au Karcher au premier 1/4 du XX°s. paraissent relever pour eux de l'anecdote, du mensonge, ou d'un désir de vengeance...

Ils n'ont aucun "à-plat-ventrisme" envers les grandes puissances, d'excellents diplomates, un patriotisme sincère, sans aucun complexe, pour leurs conquêtes militaires (quelle ville ont-ils fondée?)