Jean Capo d'Istria-Kapodistrias devient "bourgeois", citoyen d'honneur des cantons de Genève et de Vaud qui lui manifestent leur reconnaissance pour son oeuvre constitutionnelle, à l'origine de la Suisse moderne.
Cet diplomate envoyé de Russie, fils du comte (vénitien) Antônios Kapo d'Istrias, de Corfou (vénitienne depuis 1386), et de Diamantina Gonémi, de famille chypriote, naquit le 31 I 1776, à Corfou. C'est l'année où Louis XVI sacrifie Turgot dont les réformes froissent les privilégiés, et appelle Necker, genevois banquier à Paris.
Kapodistrias avait 13a. à la Révolution française.[La ville Capo d'Istria est aujourd'hui en Slovénie, à 14 km. de Trieste] Elève de l'école du monastère Hagia Ioustina (Sainte Justine), il y apprendra -aussi- l'italien, outre le grec ancien. Il aura l'amitié et l'influence du moine Syméon, ce qui donna à sa vie une religiosité constante, et sa mort par assassinat devant l'église où il se rendait. En 1793, à 17a.il achève son acquisition du latin et du français, en plus du grec et de l'italien.
En 1795, à 19a. il commence ses études de médecine à Padoue et y obtient son doctorat. Il exercera un temps à Corfou.
Son père étant devenu membre du Conseil de gouvernement de l'Heptanèse, il est nomme "Epopte" ( inspecteur-préfet) de Céphalonie, puis il est appelé comme secrétaire du Conseil de la République ionienne en 1803, année même ,où Napoléon Bonaparte, par "l'Acte de médiation" donne une Constitution à la République helvétique, y lève 16 000 soldats (des 7000 suisses de la campagne de Russie, seuls 700 rentreront au pays).
L'entrevue de Napoléon 1° et du csar Alexandre 1° , sur le radeau du Niemen à Tilsitt, en 1807, aboutira au protectorat français sur les Sept Îles, jusqu'au Traité de Vienne 1815. Kapodistrias quitte alors Corfou pour la Russie.En 1808, le ministre des Affaires étrangères du Tsar l'appelle. Puis il devient le secrétaire de l'ambassade de Russie à Vienne. Le csar Alexandre 1° en fait un Conseiller d'Etat.
Pendant la guerre russo-turque,en 1812, il est détaché comme conseiller diplomatique auprès de l'armée russe sur le Danube, y rencontre le général grec Komninos
de l'armée russe, et le diplomate grec Rhodophinikis, agissant auprès des Serbes révoltés, bientôt abandonnés. Kapodistrias organise ensuite le service de renseignements de l'amiral Tsigagov, commandant cette armée.
En 1813, année de la 6° coalition contre Napoléon, Kapodistrias, ministre pléipotenciaire, envoyé par le csar, rédigea la Constitution de la Confédération helvétique, qui permet l'union pacifique des cantons en écartant l'influence française, il s'y opposa à Metternich, déjà...
En 1815, l'année des "Cent-Jours" ,Kapodistrias devient Ministre des Affaires étrangères de Russie et voue ses capacités et son habilité à soutenir les Hellénes. Le csar lui adjoint le russe Neselrod. La Sainte-Alliance ne voulant pas de soulèvement grec contre l'4Empire ottoman. L'absence de politique philelléne du csar fit que Kapodistrias démissionna de ce poste si prestigieux.
Le Traité de Vienne (qui déclara Napoléon 1° hors la loi) plaça les îles Iôniennes sous protectorat britannique. Kapodistrias y gagna la haine de Metternicht, qui le tenait pour responsable de son échec à donner ce protectorat à l'Autriche. Cette haine de Metternicht suivra longtemps les Grecs lors de leurs combats...