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Chypre, suite...

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Submitted by Th. Efthymiou on

"Personne n'était préparé à cette révolution", confirme Doros Polykarpou, cofondateur de l'association KISA, qui lutte contre le racisme et prône "l'égalité et la solidarité" avec les immigrés. "On croyait que les étrangers allaient rester un moment, et puis on leur dirait poliment de partir. D'ailleurs, au début, tout le monde était content — les maîtres, comme les esclaves", ironise le militant. Impunité aidant, les abus des employeurs se sont multipliés, jusqu'à ce que les employés commencent à se plaindre.
Dans le rapport rendu en 2005, la médiatrice Iliana Nicolaou, dont les services sont chargés d'arbitrer les conflits entre l'administration et les particuliers, évoque, entre autres, le sort des quelque 18 000 domestiques étrangères — Philippines ou Sri Lankaises — dont le salaire, cinq fois moins élevé que celui d'une domestique chypriote, n'a pas été augmenté depuis quinze ans. Le chapitre consacré aux conditions de détention des étrangers est aussi édifiant.
A la prison de Larnaka, réputée pour ses cellules minuscules et surpeuplées, il n'y a pas de cour de promenade, pas de télévision, ni de journaux. A Limassol, les détenus sont nourris le matin, le midi, et se couchent sans dîner. Les services de la médiatrice citent le cas d'un Indien, jeté en prison du fait de sa situation irrégulière, et qui attend "depuis plus de six mois" une décision des autorités, laquelle ne vient pas, l'Inde ayant refusé de récupérer son ressortissant.
Mais le fossé ne sépare pas seulement les sans-papiers des étrangers légaux. La répartition du travail et des catégories de main-d'oeuvre entre le nord et le sud de Chypre ressemble de plus en plus à un jeu de dominos. "Les 5 000 Chypriotes turcs qui viennent travailler au Sud touchent un salaire de 40 % à 50 % inférieur à celui d'un Chypriote grec. Pourtant, même minable, ce salaire reste trois fois plus élevé que s'ils travaillaient chez eux", indique Mete Hatay. Et, comme on trouve toujours plus pauvre que soi, ce sont les travailleurs "les moins chers des moins chers" de la région, à savoir "les Kurdes du Kurdistan et les Arabes d'Antioche" qui acceptent d'accomplir, au Nord, les travaux les plus durs sur les chantiers ou dans les hôtels-restaurants, "pour un quart du salaire versé aux Chypriotes turcs".
A Kirenya (Girne), au nord de l'île, il y a pourtant des étrangers heureux : les Britanniques. Les petites maisons neuves, sans charme ni prétention, qui poussent comme des champignons et mitent le paysage jusqu'au pied des montagnes, sont le signe le plus visible de cette nouvelle marée migratoire. Passé le quartier du port, les rues de la ville moderne sont envahies par les panneaux de publicité des agences immobilières. Les casinos — surtout fréquentés par les Chypriotes grecs et les Israéliens — côtoient de grosses villas cossues, appartenant, jurent les mauvaises langues, aux notables de la mafia locale. Les casinos ?
Il y en aurait déjà une petite quarantaine — pour une population totale, armée turque comprise, d'à peine 200 000 habitants... Non reconnue par l'ONU et vivant donc hors les lois internationales, la république turque de Chypre Nord risque-t-elle, comme certains le pensent au Sud, de faire de l'île entière le futur "trou noir de l'Europe" ? La crainte est d'autant plus vive que la partie grecque de l'île doit faire son entrée dans l'espace Schengen dans moins de trois ans.
"Le Nord, c'est la zone grise. Elle sert de plaque tournante aux trafics en tout genre", assure un responsable des bureaux de la médiatrice de Chypre Sud. En dépit des concerts de dénégations vertueuses, la chose arrange beaucoup de monde — au Sud comme au Nord. La route reliant Nicosie à Morfou, au Nord, est ainsi devenue une quasi-attraction touristique, pas seulement en raison des magnifiques vergers d'orangers et citronniers qui entourent la "ville turque", mais aussi à cause des bordels, de plus en plus nombreux, qui fleurissent au bord du bitume. Ces cubes de béton aux couleurs criardes et enseignes évocatrices — Harem, Sexy night, Play boy etc. — sont massivement fréquentés, en fin de semaine, par les Chypriotes grecs parce que leurs tarifs sont nettement plus avantageux que ceux des strip-teases de Nicosie-Sud ou de Limassol. "Jusqu'au début des années 1990, la majorité des "artistes de cabaret" étaient asiatiques, explique Doros Polykarpou. Elles ont été totalement balayées, après la chute du mur de Berlin, par la vague des filles de l'Est."
Moldaves, Ukrainiennes, Russes, Bulgares, Roumaines, Biélorusses se relaient par centaines tous les six mois — terme légal des contrats de travail, dûment estampillés par les services de l'immigration — pour alimenter les "cabarets" de Chypre. "Hors de proportion, avec la population de l'île", leur nombre avait fortement impressionné en 2003 le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Alvaro Gil-Roblès. Avec le Japon, la Suisse et la Slovénie, Chypre est l'un des quatre pays au monde à délivrer ces visas prétendument "artistiques". En novembre 2003, à Nicosie, Iliana Nicolaou avait réclamé leur suppression. En vain.
A Limassol, où Elena et Natalia ont échoué, le père Savvas Michaelidès, un prêtre russe orthodoxe ulcéré par "l'hypocrisie" des autorités chypriotes, a ouvert, en février 2004, le premier refuge pour ces filles "en détresse". L'Europe est si loin...
Catherine Simon

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ak

l'histoire des britanniques qiu font construire partout dans le nord, le plus souvent sur la terre spoliée aux chypriotes grec par la Turquie, est à mettre en parallèle avec le procès actuel : des britanniques ocnamnés pour violation du droit de propriété de réfugiés chypriotes privés du droit d'accéder à leur bien en raison de leur origine ethnique grecque

c'est mme Blair qui s'est chagée de défendre ces britanniques en justice

mais là, on ne parle pas de racisme?

priver des gens de leur terre uniquement en raison de leur origine thnique grecque, ca n'est pas du racisme?

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Σάβ, 01/14/2006 - 01:17 Μόνιμος σύνδεσμος